tous les points de la Malaisie, to u t en présentant des
différences de peuple à peuple que l’on ne peut nettement
définir dans l’état actuel de la science an th ro pologique
, mais qu’il est impossible de ne pas adm
ettre après les descriptions des nombreux voyageurs
qui ont visité les îles de la Malaisie.
Or on est généralement d’accord pour admettre
que les nations malaises sont des colonies venues du
continent asiatique qui se sont propagées sur ces
î le s , jadis entièrement occupées par des hommes
d’autres ra c e s , aujourd’hui refo u lé s, pour la plu p art,
dans l’in té rieu r des te r r e s , et peut-être même totalement
anéantis sur quelques points.
Selon toute apparence les Malais ont é té , pour les
archipels de la Malaisie, ce que les Anglo-Saxons
ont été pour l’Amérique du N o rd , les Espagnols et
les Portugais pour l’Amérique du Sud.
Les différences observées en tre les Malais occupant
les divers îles des archipels de la Sonde , des Philippines
e t des Moluques, sont dues sans doute à des
distinctions originelles. Plus d’un point du continent
asiatique a dû fournir des colonies. Les habitants de
la péninsule de Malacca ont dû passer p articulièrement
à Sum a tra , à Java et dans les petites îles,
ju sq u ’à Timor. Les habitants des côtes de Cochinchine
ont dû être portés dans leurs expéditions plus
spécialement vers la côte nord-ouest de Bornéo et
vers les P h ilip p in e s, où se sont répandus aussi des
Chinois en grand n om b re , ce qui s’explique p a r une
plus grande proximité. Enfin les côtes de l’Indoustan
ont peut-être fourni encore leu r contingent à la Malaisie.
Nul doute qu’une étude approfondie des nations
de la Malaisie, comparées à celles des côtes des
Indes, ne conduise à pouvoir déterminer l’origine de
chacune d’e lle s, malgré les croisements qui ont eu
lieu , sans d o u te , dans une large proportion.
Le type p a p o u , tel que nous sommes forcés de le
présenter i c i , est répandu su r un grand nombre de
terres. Il occupe à peu près sans p artag e, les îles
Viti ou Fid ji, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles-
Hébrides , les îles San ta-C ru z , les îles Salomon, les
îles de la Louisiade, la Nouvelle-Bretagne, la Nou-
velle-Irlande et les petites îles v oisines, la Nouvelle-
Guinée , et les petites îles situées sur la côte ouest de
cette dernière terre . Enfin il occupe encore l’in té rie
u r de quelques-unes des îles Moluques, de Bornéo
et des Philippines.
Les P a p o u s, considérés d’une manière g é n é ra le ,
sont d’une stature médiocre ; ils ont le visage oblong,
le front d ép rim é, les yeux petits et n o irs , le nez
c o u r t, la rg e , mais non pas écrasé comme celui des
nègres africains , la face p la te , les joues p le in e s, les
pommettes saillantes, la bouche grande avec les
lèvres médiocrement épaisses, la barbe r a r e , les
cheveux c rép u s, d’apparence lain eu se, très-touffus
et formant un volume énorme. Leur peau est d ’un
noir fuligineux ou cuivreux, et non pas de ce noir
intense des nègres de l’Afrique.
Le crâne des Papous se fait rem a rq u er p a r son
allongement en a r r iè r e , c’est-à-dire par la forme