VIII
NOUVELLE-GUINÉE.
Bustes, pl. 11, fig. 2. — Crânes, pl. 3 3 , fig. 3 ; pl. 34 et pl. 36, fig. 1 .
Nous voici arrivés sur une terre habitée par une
race d’hommes qu’on regarde très-généralement
comme l’une des plus dégradées parmi les hommes.
La Nouvelle-Guinée, l’une des plus grandes îles
du mo n d e , a été depuis plus de trois siècles visitée
successivement sur tous les points à peu près de son
littoral; l’intérieur seul jusqu’à présent est resté
inconnu aux Européens.
Les habitants de cette terre ont été décrits par un
grand nombre d’explorateurs. On sait que les naturels
de la Nouvelle-Guinée et des îles adjacentes
sont désignés sous le nom de Papous.
Ces Papous ont été trouvés très-semblables sur
tous les points visités des côtes. Ce sont des hommes
appartenant à la race mélanésienne ou race des Negritos
, ayant une stature médiocre et une apparence
qui les rapproche des nègres de l’Afrique : ils sont
d’un noir fuligineux analogue à celui des insulaires
Vitiens ou Fidgiens, avec des cheveux laineux, en
grosses touffes. Leurs lèvres sont épaisses, mais elles
le sont moins que chez les nègres, et le visage est
aussi plus oblong que chez ces derniers.
Prichard, qui a examiné des cheveux de Papous
d’après des échantillons qui lui ont été apportés par
un voyageur anglais, M. Earle, nous les décrit
comme très-différents de ceux des Européens et des
Africains. Chaque fdament, d it-il, est long et a une
forme spirale comme un tire-bouchon, et atteint,
lorsqu’on ne le coupe pas , la longueur d’un piedL
On nomme Harfours ou Arfakis les naturels de la
Nouvelle-Guinée qui habitent les montagnes à peu
de distance du littoral. Ces montagnards, souvent en
guerre avec les tribus de la côte, d’après divers récits,
ne diffèrent pas sous le rapport des caractères anthropologiques.
Les explorateurs décrivent les uns et
les autres comme appartenant à une même race.
M. Dumoutier nous a rapporté le buste d ’un Har-
four, jeune homme de seize à dix-sept ans. La figure
de cet individu est en ovale assez co u rt, avec les
yeux p e tits , le nez court ne formant pas même le
quart de la hauteur totale de la face, mais peu élargi
et médiocrement écrasé, et les lèvres d’une épaisseur
qui n’a rien de très-exagéré.
Remarquons ici que nous avons affaire à un très-
jeune sujet, chez lequel tous les caractères de sa
race sont encore peu prononcés. On remarque ainsi
‘ Researches into the physical History of mankind, t. V, p. 228,
1847.
Anthropologie. 8