que ses pommettes n’ont pas la grande saillie des
pommettes qu’on remarque d’ordinaire chez les Mélanésiens.
Du reste, en comparant cette tête à celles des
jeunes Vitiens représentés sur la planche 5 de l’Atlas
de M. Dumoutier, on reconnaît absolument le même
type ; et si le nez, par exemple, du jeune Harfour est
un peu moins relevé que celui des Vitiens, on ne
peut guère considérer cette différence que comme
tout à fait individuelle.
En parlant des naturels de la Nouvelle-Guinée, il
est impossible d ’en séparer les habitants des îles
voisines , qu’on regarde généralement comme étant
absolument de la même. race.
Nous avons trop peu de renseignements sur les
naturels des îles situées à l’est entre la Nouvelle-
Guinée et les îles Salomon, comme la Nouvelle-Bretagne
et la Nouvelle-Irlande, et sur ceux des îles de
l’Amirauté, placés au nord de la Nouvelle-Guinée,
pour nous y arrêter ; on s a i t , par les récits de
Labillardière \ de d’Entrecasteaux^, de d’ürville^
que ces peuples sont très-semblables aux habitants
de la Nouvelle-Guinée. Tous sont d’un noir cuivreux,
avec des cheveux crépus et frisés, la face plate, les
joues remplies, la bouche large et les lèvres peu
épaisses.
L’expédition de l'Astrolabe et de la Zélée a abordé
‘ Voyage de Car te re t, p. 379.
* Voyage à la recherche de La Pérousc,
^ Voyage de /’Astrolabe.
à la baie Lombo, aux îles Arrow, situées au sud de
la péninsule occidentale de la Nouvelle-Guinée, désignée
particulièrement sous le nom de Terre des
Papous. Nos voyageurs n’ont pas été à même de
bien examiner ces insulaires. M. Dumoutier n’a rien
recueilli sur ce point ; on peut voir seu lemen t, par
la description de M. le docteur Jacquinot, que ces
hommes ont tous les caractères des Papous L
A l’île Toud, dans le détroit de Torres, les naturalistes
de l’expédition ont trouvé une peuplade papoue
s’adonnant à la pêche. Très-probablement ces
individus appartenaient à la côte sud de la Nouvelle-
Guinée, et ne se trouvaient sur le point visité par
l'Astrolabe et la Zélée que pour y exercer la pêche.
M. Dumoutier a moulé deux de ces naturels : ce
sont des hommes je u n e s , de vingt-cinq à trente ans
environ. Leurs physionomies ne sont pas précisément
désagréables. La face est courte, le front est
assez fortement déprimé ; le nez est court, sans être
a p la ti, et en jetant un coup d’oeil sur la planche Id,
on remarquera qu’il n’est pas re lev é , non plus que
chez le Ha rfour, au contraire de ce que nous observons
dans les quatre têtes de Vitiens dont nous avons
parlé précédemment. Ce caractère est peut-être sans
grande importance, mais il est toujours bon d’a p peler
l’attention sur ce point. Chez ces Papous observés
sur l’île Toud, les pommettes sont assez
proéminentes, la bouche est grande , et les angles
' Voyage au Pôle s u d , Zoologie, t. II, p. 369.