intelligence supérieure à celle des Noukahiviens ; et
là pourtant où une population européenne s’y est établie,
y fait le commerce, des constructions, etc., les
indigènes ne paraissent pas avoir beaucoup subi l’influence
de ce mouvement, de ces occupations si en
dehors de leurs propres habitudes. M. Pickering’ visitant
Honolulu en 18à0, nous dit à la vérité avoir
vu des dessins de navires très-détaillés, exécutés par
des n a tu re ls , une imprimerie fonctionnant aussi par
le travail d’indigènes dirigés par des étrangers ; mais
il ajoute que jusqu’à présent on n ’a pas trouvé chez
les Hawaïens les qualités requises pour tenir une
boutique ou pour diriger aucune affaire mercantile.
Les missionnaires, ajoute M. Pickering, regardaient
comme un principal obstacle au progrès, les vues
très-bornées des naturels à l’égard de la manière de
vivre. « Un petit poisson et un petit p o i, et les voilà
contents. »
Décidément, tous ces hommes à tête plus ou moins
pyramidale, à nez court et épa té , à mâchoires saillantes
, ne semblent pas destinés à offrir jamais le
spectacle d’une grande civilisation. Néanmoins, une
véritable marine s’est formée chez ce peuple ; les canots
autrefois en usage sont abandonnés ; beaucoup
de ceux employés aujourd’hui consistent, du res te,
en simples poutres ou troncs excavés ; mais des navires
achetés aux Européens sont montés par des na turels
qui fréquentent les diverses îles du groupe.
* TIte rares of man.
Comme on observe une diminution progressive
dans la population des îles Sandwich, comme les Européens
et surtout les Anglo-Américains affluent de
plus en plus sur ce point presque central de l’océan
Pacifique, il est probable que les indigènes, dans un
avenir fort pro ch a in , seront réduits à un très-petit
nombre.
ARCHIPEL DES NAVIGATEURS OU ILES SAMOA.
Buste, pl. 3, fig. 2.
En voyant dans son ensemble la collection formée
par M. Dumoutier, on ne peut s’empêcher de la considérer
comme une réunion précieuse des types humains.
Quand on en vient aux détails, on sent vite
malheureusement tout ce qui man q u e , combien ces
matériaux sont insuffisants pour décrire d’une manière
comparative, soit les traits du visage, soit les
caractères ostéologiques de chaque peuple , même en
se bornant à l’étude de la tête. On s’aperçoit bientôt
q u e , dans la plupart des c a s , il est impossible d’arriver
à généraliser soit des ressemblances, soit des différences.
Ainsi nos vovageurs ont visité plusieurs îles
de l’archipel des Navigateurs, et nous n ’avons de
M. Dumoutier que le moule du visage d’un seul habitant
et aucun crâne. Nos Musées ne nous fonr-
Antliropologie. 6