184 VOYAGE AU POLE SUD.
S umatra. S um a tra , cette grande île si rapprochée
du co n tin en t, a été l’objet des études d’un explorateu
r an g la is, Marsdem. C’est d’après son récit p a rticulièrement
que sont rapportés les faits concernant
les divers peuples de Sumatra. Sur cette t e r r e , la
plus grande partie de la nation appartiendrait au
type malais en général, avec des nuances qu’il est impossible
de définir n e ttem e n t, dans l’état actuel de
la science anthropologique. Cette population se divise
en plusieurs n a tio n s , qui sont appelées Orang-Malaio
ou Malais de Menangkabao, Battas, Bejangs, Lam-
pungs et Atchis ou peuple d’Atcliin. En o u tr e , on
croit qu’il existe encore dans l’in té rieu r de l’île des
Papous ou Harfours, mais on ne sait rien de positif
à l’égard de ceux-ci.
Les naturels de Menangkabao passent pour les plus
civilisés parmi tous les habitants de Sumatra ; ils sont
mahométans, et ressemblent beaucoup aux Malais de
la péninsule. Dans une n o te , Prichard cite un missionnaire
comme lui ayant assuré que les Sumatrais
sont d’une couleur plus claire que les Malais du contin
en t.
Marsdem décrit tous les Sumatrais, en en exceptant
les habitants d’A tch in , comme é tan t au-dessous de
la taille moyenne, e t d’un embonpoint proportionnel,
avec les membres m in c e s, quoique bien faits , et les
chevilles remarquablement petites. Leurs yeux sont
noirs et quelquefois un peu chinois, particulièrement
chez les femmes du Sud. Leur chevelure est épaisse
et d’un noir b r illa n t, é tant continuellement humec-
ANTHROPOLOGIE. 1 8 5
tée avec de l’huile de coco. La couleur de leu r peau
est jau n â tre .
D’après cette d e scrip tio n , to u t incomplète qu’elle
e s t , il y a bien lieu de croire que les Sumatrais ne
diffèrent pas des Javanais; le docteur Leyden pense
que cette population de Menangkabao est originaire
de Java ; cependant aucun fait historique ne confirme
cette opinion; l’analogie entre les habitants peut
seule la ren d re probable.
Les Malais de Sumatra se détruisent la barbe avec
de la chaux ; les femmes p o rten t leurs cheveux tombants
, et quelquefois ils sont si longs qu’ils descendent
jusqu’à te r r e ; ces femmes ont l’étrange habitu
d e , comme au P é ro u , comme au Mexique et dans
plusieurs îles de l’Océanie , de comprimer la tête et
d’aplatir le nez de leurs enfants nouveau-nés ; elles
leu r étendent aussi les oreilles, de façon qu’elles
forment u n angle dro it avec la tête.
Ces Malais ne sont pas les seuls habitants de Sum
atra, il y a dans l’in té rieu r des trib u s qui ont conservé
des habitudes plus sauvages et qu’on regarde
comme étant les aborigènes.
En première ligne on cite les B a tta s, qui sont les
plus nombreux. Les caractères physiques des individus
de cette nation sont fort imparfaitement décrits.
Suivant Marsdem, ils ressemblent aux Polynésiens,
et particulièrement aux Nouveaux-Zélandais, et cette
ressemblaoce se retrouve dans leurs coutumes b a rbares.
A peine moins civilisés que les Malais dans
leurs habitudes domestiques, ils se com p o rten t, du