petits cylindres, et pendaient de tous côtés comme
autant de bouts de corde.
Il est toujours important, dans l’étude de l’homme,
de considérer les penchants et le degré d’intelligence
se traduisant par un état quelconque de civilisation
avec les caractères anthropologiques. Or si
les Papous , d’après l’inspection de leurs crânes,
nous ont paru inférieurs aux Polynésiens orientaux,
aux Micronésiens, comme les Carolins et les Mariannais,
et même aux Mélanésiens des îles Viti, les
récits de la plupart des voyageurs nous montrent
que cette infériorité se traduit par tous les actes de
leur vie.
Les Papous vont entièrement n u s ; ils se font,
nous dit d’Urville, un tatouage en relief qui dessine
sur leurs épaules des bourrelets charnus ; ils se couvrent
la tête d’une espèce d’ocre ro u g e , ce qui fait
souvent paraître leurs cheveux rougeâtres. Les officiers
de l'Astrolabe et de la Zélée ont remarqué des
Papous qui portaient d’énormes perruques. Le docteur
Jacquinot se demande quel peut en être l’usage
dans ce climat chaud ; mais ayant remarqué que
ces perruques étaient couvertes de v e rmin e , il en
vient à supposer que leurs propriétaires avaient là
un moyen de satisfaire leur goût de phthiriophagie.
D’Urville ^ déclare que tous les habitants de Dorey
sont à un degré très-inférieur de civilisation; ils
ont quelques pratiques religieuses, et l’une d’elles
' Voyage de l’Astrolabe, t. VI, partie II, p. 616.
consiste dans l’adoration des esprits ou des âmes de
leurs ancêtres; ils ornent les tombes avec des idoles
grossièrement façonnées.
Les Papous sont anthropophages. MM. Quoy et
Gaimard ont pu s’en convaincre aux îles Waigiou et
Piaw'ak ; très-souvent, loin de rechercher les étrangers
qui abordent sur leurs rivages, ils les évitent et
s’enfoncent dans les bois. Leurs pirogues, que plusieurs
voyageurs nous désignent comme parfaitement
construites , ne consistent, selon d’autres, qu’en
troncs d’arbres creusés et ornés de grossières sculptures
; ces insulaires ont aussi de longs arcs en
bambou.
D’après tous les faits recueillis sur les Papous, et
mentionnés particulièrement dans les voyages de
l'Uranie, de la Coquille, de l'Astrolabe, on ne peut voir
dans les habitants de la Nouvelle-Guinée et des îles
voisines que l’une des plus misérables races du genre
h uma in , et c’est précisément l’idée qu’on s’en fait
aussi d’après l’inspection de leurs crânes.