1 0 AVERTISSEMENT,
b u s te s , ces crânes ont été reproduits par la photographie
, et calqués sur les plaques pour être litho-
graphiés. Dans le but de permettre de prendre certaines
mesures , et de comparer ces mesures sur tous
les c rân e s , M. Dumoutier a tracé sur chaque figure
une ligne verticale et une ligne horizontale. Ainsi,
de ce côté encore, l’Atlas de la partie anthropologique
du Voyage au pôle sud est d’une exécution bien
préférable à celle qu’on trouve ailleurs pour les objets
du même genre. Cependant, bien que ces figures
de crânes aient la fidélité du daguerréotype, on s’abuserait
si l’on pensait pouvoir prendre des mesures
comme sur les objets eux-mêmes ; les effets de perspective
qui se produisent, amèneraient inévitablement
des erreurs. Grâce à l’obligeance de M. Se rres ,
qui a formé la collection anthropologique du Muséum
d’histoire naturelle, il nous a été permis, pour une
partie du moins, d’examiner et de mesurer les crânes
rapportés par M. Dumoutier, et de les comparer avec
beaucoup d’autres.
Il est juste cependant d’ajouter que si l’on est parvenu
â se rendre compte de la manière dont sont
rendus les objets, en comparant les images â la nature
, on parvient ensuite â se faire une idée assez
juste des objets par les figures, lorsque les sujets
manquent; mais, pour cela, il est nécessaire d’avoir
observé déjà les représentations d’un grand nombre
d’individus.
A l’égard de l’importance de la collection formée
par M. Dumoutier, nous ne croyons au reste pouvoir
mieux faire que de renvoyer â la savante appréciation
faite par le naturaliste le plus compétent,
M. Serres, dans son rapport fait â l’Académie des
sciences ^.
Avec les matériaux que nous venons de c i te r , il
nous est devenu possible de donner quelques aperçus.
Mais, l’étude du type humain est si vaste et en
même temps si difficile, que ce n’est vraiment que
peu â peu que l’on doit espérer arriver â des connaissances
positives sur ce sujet d’un si grand intérêt.
Pendant longtemps encore, les éléments nécessaires
manqueront pour obtenir une connaissance
complète de l’ensemble des caractères que présente
chaque peuple.
Posséder et être â même d’étudier un petit nombre
de crânes recueillis sur divers points du globe, c’est
déjà quelque chose sans d o u te , mais comme il faut
constamment tenir compte des différences individuelles,
on regrette toujours de n’en avoir qu’en
trop petite quantité pour être certain qu’un caractère
observé chez deux ou trois sujets se retrouve
‘ Comptes rendus de CAcadémie des sciences, t. XIII, p. 643,1841.