des noirs océaniens. Chez ces Makuas, la portion an-
téro-supéricurc de la léle est peu développée. Vu de
face, le coronal, rétréci sur les côtés, s’élève en cône,
comme chez les habitants de la Mélanésio; cependant
il est moins rejeté en a rrière que chez ces derniers.
Les os maxillaires sont avancés, mais ils ne le sont
pas au môme degré que chez les Papous et les Australiens
; en sorte que l’angle facial est plus ouvert
chez les nègres. De ce côté, ils auraient donc l’avantage.
Dans les noirs océaniens, nous avons signalé
l’allongement de la partie postérieure de la tôte, cet
allongement est plus considérable chez les Africains.
Les pariétaux ici s’étendent plus loin en a rriè re , et
l’occipital naturellement est plus long. De ce côté, la
tête du nègre présente un caractère d’infériorité sur
celle des Mélanésiens. Ces faits montrent au moins
que ces races s’éloignent par de nombreux caractères.
L’état de civilisation des nègres de l’Afrique n ’est
sans doute pas plus avancé que celui des Papous ;
chez les hommes appartenant à ces deux types, les
facultés intellectuelles sont probablement à un n iveau
qui diffère peu, mais il ne nous semble pas
possible de chercher à établir exactement ce qu’il en
est à cet égard. Ce serait toutefois une étude d’un
bien grand in té rê t pour l’histoire de l’homme que
la comparaison sérieuse des facultés intellectuelles,
des penchants, des caractères moraux des deux types
humains que nous regardons comme les moins bien
partagés. Se trouvera-t-il un jo u r un explorateur
voulant aller passer dans ce but quelques années au
milieu des nations noires de l’Océanie et des nègres
de l’Afrique?
ILES CANARIES. — TÉNÉRIFFE.
Crânes, p l. 26.
A son départ de F ran ce , l’expédition de l'Astrolabe
et de la Zélée aborda à Ténériffe ; M. Dumoutier
profita d’une courte relâche pour recueillir quelques
crânes appartenant aux indigènes des îles Canaries,
à cette nation éteinte depuis plusieurs siècles, la
nation des Guanches. Nous n’avons pas à faire ici
l’histoire de ce peuple : c’est un sujet qui a été longuement
traité par plusieurs a u te u rs '.
Des habitants des îles Fortunées, il ne reste aujo
u rd ’hui que des ossements en fo u is, que des crânes
ou des momies dispersés dans les Musées.
En partie subjugués au commencement du xv^ siècle
p a r le Normand Jean de Béthancourt, les Guanches
succombèrent complètement dans le siècle suivant.
A raison de la pratique des embaumements qui existait
chez ce peuple, on a voulu trouver une relation
* Voyez les anciens écrits du navigateur espagnol Cadamosto,
de l’anglais .Scorey-Goolbery, Voyage en Afrique, t. I; de Uumboldt,
Voyage au x terres équinoxiales, t. I; Bory de Saint-Vincent,
Histoire des îles Fortunées , etc.