II
AMÉRIQUE.
L’expédition du capitaine Dumont d’Urville a visité
les peuplades de l’extrémité méridionale de l’Amérique
du Sud, les Patagons et les Pécherais; M. Jacquinot
a publié ses observrations sur ces peuples Q
mais dans l’atlas de M. Dumoutier rien n’a été re présenté
de ces races, et nous n’avons même rien
trouvé dans sa collection qui y ait rapport. Nos
musées ne nous ont pas non plus fourni de matériaux
propres à nous éclairer sur les caractères anthropologiques
de ces peuples. Nous n’avons même que peu
de chose concernant les Araucans.
Un fait paraît pouvoir être considéré comme
acquis : c’est l’uniformité assez grande existant
entre tous les indigènes des deux Amériques; même
couleur olivâtre, un peu plus claire ou un peu
plus foncée, nez assez proéminent, pommettes
saillantes; cependant, de ces observations superficielles
des voyageurs, nous ne pouvons conclure à
Zoologie, t. II, p. 185.
l’unité de races pour l’Amérique. Déjà il est certain
que les Indiens du Mexique et du Pérou avaient une
civilisation réelle , ce qui dénote chez eux une supériorité
sur les autres Américains, et nous aurions
peine à croire que cette différence intellectuelle ne
fût pas en coïncidence avec certains caractères physiques.
Plusieurs anthropologistes rapportent à la race
mongole les peuples de l’Amérique. Que les Américains
offrent quelque ressemblance dans leur aspect
avec les Mongols de l’Asie, il n’est guère possible
d’en douter après les observations de tant de
voyageurs qui ont vu les habitants de ces contré es,
mais croire que ces hommes de l’Asie et de l’Amérique
appartiennent à un même ty p e , c’est parfaitement
inadmissible.
Le très-petit nombre de crânes d’indigènes de l’Amérique
du Nord, de Mexicains, de Péruviens, etc.,
nous autorise à penser qu’il y a certaines différences
sensibles entre les peuples américains; mais nous
avons trop peu vu pour essayer de généraliser déjà
des caractères distinctifs, et d’ailleurs ce n’est pas ici
que nous devrions le faire.