XV
Les faits que nous avons suivis sur les races de
l’Océanie et sur quelques types des autres parties du
monde tendent à prouver, ce nous semble, que
chaque région du monde plus ou moins étendue est
occupée par une race d’hommes particulière, une
race se distinguant de celles de tous les autres points
du globe, à moins que l’on ait à constater la présence
de colonies.
Chaque race a non-seulement ses caractères anthropologiques
propres, mais aussi ses coutumes,
ses moeurs, son industrie, son état de civilisation,
son degré d’intelligence déterminés, qui ne peuvent
être modifiés que dans certaines limites.
Tout prouve qu’il n’y a pas entre les hommes cette
égalité que quelques écrivains ont voulu admettre.
Pour nous il est bien évident que ces hommes dont
la partie supérieure et antérieure de la tête est ré -
trécie et la partie postérieure allongée, dont les os
maxillaires sont avancés, ne seront jamais, aux yeux
de personne, ni hommes de génie ni même de t a lent,
ainsi que cela se comprend dans les sociétés
européennes.
Tout prouve que plus les particularités que nous
venons d’énoncer sont exagérées, plus l’intelligence
est réduite.
Ges peuples, qui n’ont jamais pu constituer une
civilisation, qui n’ont jamais rien inventé, qui sont
inhabiles à compter ju sq u ’à dix, ne pourront jamais
être considérés comme les égaux de ceux chez lesquels
les industries de toutes sortes ont acquis un si
grand développement, chez lesquels sont cultivés
d’une manière si remarquable les le ttre s, les a rts,
les sciences.
Tout ré c em m en t, la même pensée a été exprimée
dans un article sur les races humaines par M. Paul
de Rémusat : « De ce que les instruments intellec-
» tuels se ressemblent à peu près p a rto u t, doit-on
» conclure à une égalité absolue d’intelligence? De ce
» que l’on admet, ce qui n’est pas même to u t à fait
» démontré, que tous les hommes sont capables d’une
» certaine cu ltu re, on conclut à l’identité ; mais cette
» c u ltu r e , nous ne l’avons reçue de p e rso n n e , nous
» nous la sommes donnée à nous-mêmes. Elle n ’est
» pas tombée sur nous du ciel comme une rosée
» bienfaisante, nous la devons à nos propres forces,
» aux efforts de notre intelligence. Pourquoi tous les
» peuples ne sont-ils pas dans le même cas? De ce
» qu’un nègre peut apprendre à calculer, en résulte-
» t-il qu’il puisse découvrir le binôme de Newton?
» Si le Hottentot a les m êmes facultés que l’Européen,
» pourquoi n ’a -t-il pas inventé l’imprimerie et la va-
» peur? Peut-on comparer un instant ces Caraïbes
» vagabonds, grossiers, paresseux, sans lois, presque
Anthropologie. 17