couleur bien plus foncée. Il faut remarquer que
MM. Jacquinot et Pickering, qui sont d’accord, ont
vu l’un et l’autre les habitants d’Opoulu an port Apia ;
les autres ont peut-être visité plus particulièrement
d’autres points de l’a rchipe l, et qui sait si la population
de tout le groupe d’îles est parfaitement uniforme?
Quant au langage, les mêmes incertitudes régnent.
Suivant les un s , la langue des Samoans serait toute
particulière ; suivant les a u t r e s , ce serait simplement
un dialecte du polynésien où se feraient rema rquer
quelques changements de consonnes. L’industrie
des habitants de Samoa semble être un peu supérieure
à celle de beaucoup d’autres Polynésiens ; ils
ont des canots taillés avec art et élégance : circonstance
pour laquelle Bougainville, en découvrant ces
îles, les nomma îles des Navigateurs. Cependant le
docteur Pickering nous dit avoir été frappé de l’infériorité
de leurs habitations comparées à celles des
Taïtiens. Mais, d’un autre côté, on vante généralement
leur habileté à tresser des nattes et à tisser des
étoffes de tapa, à fabriquer des fdets de pêche, des
arcs, des flèches, etc. On doit lire à ce sujet les remarques
du docteur Jacquinot.
ARCHIPEL TONGA OU DES AMIS.
Crânes, pl. 31.
En quittant l’archipel des Navigateurs, pour peu
que l’on tire vers le sud-ouest, on se trouve dans les
îles de Tonga. Les voyageurs nous peignent encore
ces insulaires comme assez semblables aux autres
Polynésiens ; cependant nous voyons qu’on nous signale
certaines différences. Cook nous dit que leur
corps est très-bien proportionné, et le contour de
leurs membres fort agréable ; qu’ils sont plus mus-
culeux que les Taïtiens ; que leurs traits ont de la
douceur et de la grâce en ce qu’ils sont plus oblongs
qu’arrondis, leur nez plus aquilin et leurs lèvres
moins grosses’. En o u tre , d’après plusieurs autres
explorateurs, leur teint serait moins foncé que celui
des Samoans, et d’après M. Anderson, il y aurait de
grandes différences individuelles entre les habitants :
ce qui s’accorde mal avec tout ce que nous savons
d’ailleurs.
M. Dumoutier ne nous a rapporté aucun moule
des Tongans ; nous sommes donc privés de toute
comparaison de ce côté ; mais il a recueilli à l’île
Vavao quelques crânes dans des sépultures abandonnées.
Somme to u te , il a donné la représentation
de trois têtes : deux d’hommes et une de femme.
‘ Deuxième voyage.