canots ou de fabriquer des rade aux, consistant en
troncs ou branches d’arbres liées ensemble.
Rien n ’indique que ces insulaires soient organisés
pour jamais offrir l’exemple d’une civilisation.
ARCHIPEL DES MARQUISES.
Crânes, pl. 29.
Les naturels de cet archipel diffèrent peu de
ceux des îles Gambier; cependant les navigateurs en
général les décrivent comme ayant la peau d’une
couleur plus claire, quand elle n’est pas obscurcie
par le tatouage que pratiquent tous ces peuples. On
s’accorde aussi à louer leurs formes robustes et bien
proportionnées. M. Dumoutier n ’ayant pas rapporté
de moules des têtes de ces insulaires, nous en
sommes réduits à renvoyer aux auteurs qui les ont
décrits L
Les habitants des îles Marquises passent en génér
a l , pour avoir le visage d’une plus belle expression
que la plupart des autres Polynésiens. Les femmes
ne participeraient guère, toutefois, de cet avantage.
Ceci n’a pas lieu de nous surprendre ; chez tous ces
sauvages nous remarquons, par comparaison avec ce
que l’on voit parmi les Européens une apparence de
' Voyez Quoy et Gaimard, Voyage de l'Astrolabe; Jacquinot,
Voyage au Pôle s u d , Zoologie, t. II, p. 252.
dégradation physique bien plus grande encore pour
les femmes que pour les hommes.
Les habitudes des naturels de Nouhiva ou Nou-
kahiva sont les mêmes que celles des habitants des
Pomotous ; comme eux ils vivent essentiellement de
végétaux; d’après les indications des voyageurs, ils
seraient un peu plus industrieux, leurs pirogues seraient
mieux faites, leurs casse-têtes seraient souvent
sculptés avec un certain goût L
M. Dumoutier a recueilli quelques crânes à l’île
de Nouhiva ou Noukahiva dans d’anciens ossuaires
abandonnés en outre, il existe dans la galerie anthropologique
du muséum d’histoire naturelle, une
très-belle série de crânes des naturels des îles Marquises
rapportée par M. Lebastard. Nous avons pu
ainsi comparer au moins une trentaine de sujets provenant
de ce petit archipel.
Ce qui nous frappe tout d’abord en considérant
cette collection, c’est une grande uniformité dans la
forme générale. L’uniformité dans l’aspect des habitants
des contrées où la civilisation a peu pénétré
ayant été remarquée par la plupart des voyageurs,
il n’y a pas lieu de s’en étonner.
Comparativement aux crânes des Européens, ceux
des naturels des îles Marquises se m ontrent beaucoup
‘ Un ouvrage sur les moeurs et les coutumes des îles Marquises
a été publié par MM. Vincendon-Dumoulin et Desgraz,
* Pl. 27, fig. 1. Le crâne représenté est lié par une bandelette et
des cordelettes, maintenant deux cornes introduites nous ne savons
dans quel but. Nous ignorons le motif de cette représentation.