ayant gagné du terrain peu à peu, l’acclimation a pu
se faire insensiblement; mais comme souvent il n’est
pas nécessaire d’aller loin pour trouver un climat
différent, l’objection ne pourrait être considérée
comme d’un grand poids.
Du moment que l’on déclare que tous les hommes
sont partis d’un seul point, pour se répandre partout;
qu’ils ont eu sans exception , pour origine, le même
père et la même m è r e , c’est donc absolument aux
influences locales, aux influences climatériques qu’il
faut attribuer les énormes différences existant entre
les nègres, les Européens, les Américains, etc., etc.
La couleur de la peau , étant ce qui frappe tout
d’ab o rd , on l’a attribuée à l’influence de la chaleur ;
aujourd’hui cette opinion n’est vraiment plus soutenable
L En Afrique et en Asie des races de couleur
différentes, vivent sous le même climat. Si l’ardeur
du soleil modifiait ainsi la nuance de la peau, pourquoi
les anciens habitants des rives du fleuve Saint-
Laurent, les Durons , les Illinois, e tc ., seraient-ils
moins blancs que les habitants du nord de l’Europe?
La teinte basanée que prend, dans les pays chauds,
la peau des Européens, ne ressemble jamais à celle
des indigènes de l’Amérique ou de l’Inde ; et d’ailleurs,
cette différence de couleur n’est-elle pas l’une
des moindres particularités pour distinguer et caractériser
scientifiquement les diverses races humaines
qui peuplent le monde?
‘ Voy, Jacquinot, Zoologie, t. If, p. 43, etc.
Pour appuyer l’unité spécifique de riionmie , on a
cité des cas d’albinisme chez des Mongols et chez des
nègres. Eh bien, admettons l’albinisme parfait chez
un Chinois, dira-t-on sérieusement qu’il a pour
cela une tête d’Européen? Chez un homme de la
côte de Guinée , croira-t-on que ce ?iègre blanc
aura pour célala physionomie d’un français ou d un
Italien?
Non, mille fois n o n , ces cas d’albinisme fussent-
ils hors de toute contestation, sont tout à fait insignifiants
pour établir ime communauté d’origine
entre tous les hommes. A ce point de v u e , iis ne
sont pas même dignes d’être cités par des hommes
de science.
Croire que les influences locales ont été assez puissantes
, non-seulement pour changer la couleur de
la peau, mais pour modifier les formes de la tê te , du
bassin, des extrémités, etc., pour modifier aussi l’intelligence
d’une façon prodigieuse , attribuer toutes
les différences qu’on observe dans le type humain a
de telles causes, c’est là, ce nous semble, une
étrange supposition; nous disons supposition, et
c’est le véritable mot, aucun fait ne venant à l’appui
d’une semblable opinion.
Naturellement, si tous les hommes étaient partis
d’une même souche, s’ils avaient été modifiés suivant
les climats et l’ensemble des circonstances extérieures,
les Africains, transportés en Amérique,
d evra ient, après quelques générations , ressembler
aux Américains; les Européens établis en Afrique,