descendent de quelques espèces parfaitement distinctes,
mais assez voisines pour avoir pu reproduire
entre elles, et donner naissance à des métis féconds.
Aujourd’hui, l'infertilité absolue des hybrides, admise
par Buffon, ne saurait plus être acceptée.
BluraenbaclU, Lawrence^, M. J. Charles HalU, ont
cité les variétés de porcs domestiques, descendant du
sanglier sauvage, comme offrant des différences dans
la forme du crâne, bien autrement considérables que
celles existant entre le crâne d’un nègre et celui d’un
Européen. Or, comme nous venons de le dire, si le
genre de vie a pu modifier considérablement le sanglier,
rien n’indique que le régime ait jamais dénaturé
les caractères primitifs de l’homme. Ensuite, il est évident
que les variétés si nombreuses obtenues parmi
les p o rc s , sont dues aussi à des croisements entre
l’espèce de notre pays et des espèces étrangères,
comme le cochon de la Chine, le cochon de Siam, etc.
Depuis combien de temps ont été opérés ces croisements
, c’est ce que nous ne pouvons rechercher
ici. Mais, selon toute apparenc e , les premiers de ces
croisements datent de loin. Biumenbach, Lawrence,
M. J.-C. Hall, ont donc fait une comparaison qui ne
soutient pas l’examen.
Par tous les motifs que nous venons d’exposer ra pidement,
nous avons acquis la conviction que le
’ De L'unité du genre humain et de ses variétés.
- Lect. on thephys. zool. and tlicnat. hist, o f m an . p. 250.
■' Analytical synopsis of the natural History o f man in Pickering's
Races of man, p. lv.
genre h uma in , est un véritable g e n re , dans le sens
attaché à ce mot par les zoologistes, et que ce genre
comprend plusieurs espèces.
Ces espèces ont dû nécessairement être créées
chacune dans la contrée où elle a été destinée à se
perpétuer; dès lo r s , nous devons admettre dans l’origine
un nombre de souches considérable.
Ceci posé, combien admettez-vous d’espèces, nous
dira-t-on ?
Allons-nous répéter avec Virey ^ que le genre humain
est composé de deux espèces, avec Desmoulins^
de seize espèces, et de plusieurs ra c e s , avec Bory
de S t -Y i n c e n t d e quinze espèces, avec M. Jacquinot
*, de trois espèces, ou regardant comme espèces
les races et variétés admises par d’autres anthropolo-
gistes ; dirons-nous, avec Linné, qu’il y en a quatre,
avec Hunter% sept, avec Biumenbach % cinq, avec
le Dr. Pickering % onze, e tc ., etc. Présenterons-
nous enfin un chiffre nouveau ?
Non, mille fois n o n , ce serait sans la moindre utilité
; quel que soit le chiffre adopté il ne saurait rien
exprimer de réel ; la science anthropologique est trop
peu avancée, nous sommes infiniment trop pauvres
‘ Hist. nat. du genre humain.
“ Des races humaines.
^ Article Homme, Dictionn. classique d'hist. naturelle.
* Voy. au Pôle sud, Zoologie, t. II, p. 173.
" Disput. de hominum varietatibus.
® De l'unité du genre humain et de ses variétés.
'' The races o f man and their geographical distrihulion.