les yeux assez petits et n o ir s , les lèvres épaisses et
un peu de b a rb e , les cheveux noirs et p la ts , et la
peau d’une couleur jaune cuivrée plus ou moins in tense.
Ces Micronésiens, au dire de tous les navigateurs,
ont une physionomie plus belle et plus
intelligente que les Polynésiens.
Dans nos comparaisons entre les Micronésiens et
les Polynésiens, un lait nous a frap p é , auquel les
anthropologistes doivent attacher une véritable importance.
Le crâne d’un Micronésien ressemble extrêmement
à celui d’un Polynésien par les proportions
de chacune de ses parties, le développement de
la portion supérieure et de la portion inférieure est
au même degré et donne à ia face les côtés extrêmement
parallèles ; la saillie des os maxillaires et l’allongement
de l’occipital ne nous ont pas paru différer
bien sensiblement entre les deux types ; mais chez
les Micronésiens, si nous n’avons pas trouvé dans le
coronal un développement notablement plus p ro noncé
que chez les Polynésiens, nous avons constaté
que cette portion du crâne n’avait pas cette forme
pyramidale qui se rencontre toujours d’une manière
si frappante chez ces derniers. Ce caractère nous a
paru de nature à faire classer anthropologiquement
les Micronésiens comme type intermédiaire entre les
Polynésiens et les peuples de la Malaisie.
Dans les comparaisons anthropologiques le type
européen étant le point de d é p a rt; avec les caractères
physiques des nations européennes coïncidant
la masse d’intelligence la plus considérable
qui existe parmi les hommes ; moins le type que
nous observons s’éloigne du type eu ro p é en , sous le
rapport des caractères anthropologiques, plus nous
devons penser que les facultés intellectuelles en
sont aussi moins éloignées. Cette présomption se
présente donc naturellement à l’e sp rit, quand on
compare les têtes des Polynésiens et des Micronésiens
; il faut a ttrib u e r l’avantage à ces derniers,
et si l’état, de civilisation des Micronésiens ne dépasse
pas beaucoup celui des Polynésiens, nous re marquons
néanmoins que les voyageurs semblent
d’accord pour lui reconnaître un avantage tout à fait
en harmonie avec nos vues.
Si entre les peuples de la Polynésie on constate
des différences, légères il est v r a i, mais certainement
très-appréciables : il paraît en être tout à fait
de même à l’égard des Micronésiens. Entre les Mariannais
et les Carolins il n’y a sans doute pas identité,
et entre les naturels des diverses îles de l’archipel
des Carolines il existe indubitablement aussi des différences
qui sont fort loin aujourd’hui d’être nettement
définies, mais qu’on ne peut guère révoquer en doute
après les observations des voyageurs, ainsi que
nous l’avons exposé dans les chapitres relatifs aux
habitants des îles Carolines et des îles Mariannes.
Pour rencontrer le type humain le plus voisin des
Polynésiens et des Micronésiens, il faut passer, en
laissant de côté toutes les terres situées au sud de la
Micronésie, et arriver, en suivant une ligne droite
vers l’est, à la Malaisie.