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treiîient pour l’homme ; cela lient d’abord aux passages
de la Genèse peut-être mal in te rp ré té s , et à ce
fait que le genre humain se trouvant répandu dans
le monde entier, les différences entre les individus de
tous les pays du globe sont légères et surtout peu
tranchées.
Admettre l’imité spécifique de l’homme, l’unité de
souche, c’est donc déclarer que tout le plan de la création
a été changé à l’égard d e riioinme ; les végétaux
et les animaux avaient été créés sur tous les points
du globe, et le genre humain destiné aussi à couvrir
le monde n’aurait apparu d’abord que sur un point.
Eh bien, tout nous dit que la nature ne change pas
ainsi ses procédés; si tous les êtres ont été créés pour
vivre, de génération en génération, là où ils ont
apparu d’ab o rd , un seul peut-il avoir été créé pour
que sa descendance tende à se disperser sans cesse,
quand c’est tout le contraire qui se voit pour les
autres.
Qu’on ne dise pas que, sous ce rapport, l’homme,
dans la création, doit être considéré autrement que
les animaux; ce serait oublier que l’homme, malgré
ses facultés intellectuelles, malgré ses caractères
physiques si particuliers, ressemble néanmoins d’une
manière bien remarquable aux autres mammifères.
L’unité du plan fondamental se montre partout avec
une entière évidence.
Passons à un autre ordre de faits. Le zoologiste
compare les faunes entre elles. S’il constate que les
mammifères et les oiseaux d’une contrée sont trèsdifférents
de ceux de tous les autres pays (on cite
souvent Madagascar, la Nouvelle-Hollande), il reconnaît
que les reptiles, que les insectes présentent des
différences analogues. S’il constate des rapports ma nifestes
entre les faunes de régions fort distantes, il
reconnaît que ces rapports apparaissent dans tous
les groupes du règne an ima l, aussi bien que dans
ceux du règne végétal.
Pourquoi n’étendrait - on pas ces comparaisons
jusqu’à l’homme? Croit-on qu’on n’y trouvera pas
quelques enseignements?
On est frappé de l’aspect particulier propre aux
habitants des montagnes. On remarque que i’habitant
de l’Auvergne ressemble à celui de la Savoie , à celui
des Asturies, à celui du Caucase. Le zoologiste n ’e s t-
il pas saisi aussi de la ressemblance existant entre
les faunes de ces points de l’Europe et de l’Asie?
N’est-il pas étonné de retrouver sur toutes ces montagnes,
non-seulement les mêmes genres, mais aussi
les mêmes espèces. Souvent il est impossible de trouver
aucun caractère propre à distinguer les individus re cueillis
dans les montagnes de l’Auvergne, dans les
Alpes, sur le Caucase et même sur l’Hymalaya. On
a voulu regarder le centre de l’Asie comme le berceau
du genre humain. On y rencontre des hommes appartenant
aux races de l’Asie, et dans ces montagnes
on en rencontre aussi qu’on ne distingue pas des
races de l’Europe.
Voyez ce qu’iin entomologisle, M. Hope, a dit à
roccasion des collections formées à l’Hymalaya par