éthiopiens, mais ces peuples n’ont entre eux de commun
que la couleur. Les noirs de l’Inde n’ont pas
les cheveux laineux, et ils ont au moins, à peu de
chose près, les traits des Indous à peau jau n â tre ,
cuivreuse ou bronzée. Ces faits sont attestés par une
foule de récits sur les populations de l’Inde. De ces
faits, il paraît probable que dans l’In d e , peuplée
d’hommes de races différentes, mais néanmoins très-
voisines, nous employons ce mot dans le sens zoologique,
se sont opérés des mélanges qui ont donné
lieu à de nombreuses variétés.
Nous ne parlerons en p articulier, à l’égard des In dous,
que de quelques sujets dont M. Dumoutier a
donné la représentation dans son atlas.
Ces quelques sujets proviennent de divers points
de r in d o u s ta n , mais ils sont trop peu nombreux
pour en parler isolément.
Un buste d’Indou, représenté par M. Dumoutier
(pl. 17, flg. 2), est celui d’un homme de la côte du
Malabar, natif des environs de Kalikut. Nous ne savons
où cet homme a été rencontré, l’expédition de
VAstrolabe et de la Zélée n’ayant touché aucun point
des côtes de l’Indoustan. Chez cet individu, jeune
homme de vingt-cinq à tren te ans , le visage est
court et épais; le front est assez élevé; ses yeux ne
paraissent pas grands, autant qu’il est possible d en
juger sur une empreinte où les yeux naturellement se
trouvent fermés ; le nez est court, droit, un peu épaté
au b o u t; la bouche est assez grande avec les lèvres
fort épaisses ; il y a un peu de barbe au menton.
Ce sujet ne nous semble pas se rapporter parfaitement
aux descriptions que l’on donne d’ordinaire des
Indous. Ici le visage est bien plutôt arrondi qu’ovale.
En parlant du Javanais dont le docteur Dumoutier
nous a rapporté l’empreinte (pl. 17, fig. I j , nous
avons déjà cité cet individu du Malabar. Ce n’est pas
que chez ces deux hommes les traits soient les
mêmes, il y a seulement un rapport dans la coupe
générale du visage. Chez l’homme du Malabar, les
yeux ne sont pas manifestement bridés comme chez
le Malais, les narines ne sont pas comme chez celui-
ci relevées et é c a rté es, les lèvres sont beaucoup
plus épaisses. En un mot, il y a des différences palpables
entre ces deux sujets, avec une analogie qui
est manifeste. Nous pensons qu’en général, les In dous
et les Malais offrent entre eux des différences
plus prononcées ; les caractères que fournissent les
crânes sont de na tu re à faire croire qu’il en est
ainsi.
Il n ’en est pas de même des deux individus de la
côte d’Orissa dans le Dekban représentés sur la
planche 18. Ceux-ci se rap p o rten t bien à la plupart
des descriptions que l’on a faites des Indous; leur
visage est ovale, un peu allongé; le front est assez
haut, peu rejeté en arriè re ; le nez est presque aussi
long que chez beaucoup d’Européens et assez mince;
la bouche est moyenne et les lèvres n’ont pas d’épaisseur
remarquable. En un m o t, dans ces tê te s ,
les traits sont plutôt délicats et annoncent une race
déjà distinguée parmi les races humaines.