recherche des crânes humains dont l’origine pourrait
être constatée; chacun comprendra quelles investigations
seraient indispensables pour mettre en
lumière les faits anthropologiques concernant cette
région du monde. Dans l’état actuel, on en est réduit
à peu près aux impressions de voyageurs peu initiés
aux connaissances des variations du type humain ou
à quelques remarques isolées. L’expédition au pôle
Sud et dans l’Océanie a recueilli peu de choses aux
îles de la Sonde. Nous avons besoin néanmoins, pour
notre su je t , de résumer les principaux faits connus
sur les peuples de cet archipel. L’importance de
chacune des îles qui le compose , nous oblige à en
parler isolément.
B ornéo. L’expédition de Dumont-d’Urville a touché
à Banjer-Massin, sur la côte sud-ouest de l’île
de Bornéo ; mais là, rien n’a été recueilli pour notre
sujet. Cette vaste terre est l’une des moins connues
du monde ; les peuples féroces qui l’habitent ont
empêché jusqu’ici les explorations ; on cite un certain
nombre de voyageurs de diverses nations qui
ont été victimes de leurs tentatives de parcourir
le pays.
Les essais entrepris par les Hollandais et les Anglais
pour s’établir sur plusieurs points des côtes ont à
peu près complètement échoué. L’île de Bornéo est
restée l’une des parties du globe dont les naturalistes
désirent le plus connaître l’histoire naturelle.
Un voyageur anglais, que nous avons déjà cité,
est celui qui jusqu’ici a fourni le plus de renseignements
sur cette terre ; mais ce ne sont, à l’égard des
habitants, que des données vagues pouvant servir
d’indices pour de nouvelles recherches, mais impropres
à être considérées comme des faits acquis à
l’anthropologie.
La côte ouest de Bornéo est occupée principalement
par des Malais ; sur la côte nord il y a , dit-on,
des colons cocbinchinois. Les pirates de l’archipel
Soulou ont pris possession de la côte nord-est; et sur
le point qui regarde Célèbes, se seraient établis des
Bughis, venus de cette île. Au milieu de ces populations
arrivées du nord et plus ou moins propagées
sur les côtes, ce sont les Malaisé qui forment la masse
la plus considérable. On pense que dans l’origine les
peuples maritimes de Bornéo ont été sous la dépendance
de l’empire javanais de Majopahit ; aujourd’hui
ils sont soumis aux Bajahs malais.
Sur la côte il existe en outre quelques tribus de
pêcheurs rôdant sur divers points ; certains d’entre
eux vivant même continuellement dans leurs bateaux.
Ces tribus vagabondes sont à peine connues.
On croit que plusieurs d’entre elles sont venues de
l’île Magindano et ont refoulé les indigènes dans
l’intérieur.
On désigne ceux-ci généralement sous le nom de
Dayaks; mais, suivant leslocalités, ils portent des noms
différents, et jusqu’ici on ignore s’il s’agit simplement
de désignations propres à des tribus, ou s’il s’agit au
contraire de distinctions entre des hommes d’autres