de faits pour qu’il soit permis à cet égard d’avoir
aujourd’hui une opinion arrêtée.
Nous pensons, avec Dugès Q que le genre humain
comprend un grand nombre d’espèces, mais à quels
signes reconnaît-on ces espèces d’une manière indubitable,
nul dans l’état actuel ne saurait le d ire , s’il
s’abstient de mettre seulement en présence les plus
dissemblables.
En appelant du nom de races ce que nous nommons
espèces, il n ’est pas nécessaire de le d i r e , la
question, en ce qui concerne les caractères distinctifs,
n ’en demeure pas embarrassée de moins de difficultés.
Dans tous les cas i! est impossible de comprendre
le genre humain dans un nombre de groupes
déterminé ayant chacun ses caractères à l’exclusion
de tous les antres.
N’est-il pas possible d’arriver à un résultat plus
heureux? Nous croyons qu’un jour, au contraire, les
difficultés dont nous sommes assaillis dans l’étude
de l’homme auront en grande partie disparu. Pour
parvenir à ce but une seule marche se montre à
notre esprit. Étudier un nombre énorme d’individus
de chaque pays en les comparant les uns aux autres
dans toutes leurs parties, dans tous leurs détails.
Cette étude faite sur la plus grande échelle, on parviendra
à isoler les différences individuelles des différences
spécifiques, et les différences dues simplement
à quelques causes locales, s’il faut les admettre
’ Ti'iùlé ric Physiologie,
dniis une ceidaiue mesure, comme c’est très-probable.
Jusqu’ici, les musées anthropologiques étant peu
considérables, il a fallu se résigner à des comparaisons
trop restreintes pour que leur résultat puisse
être généralisé sérieusement. Ces comparaisons, du
r e s te , se réduisent à bien peu de choses. Au point de
vue de la science, il n’est pas permis de ne s’arrêter
qu’aux impressions des voyageurs si variables, et c’est
là, jusqu’à présent, le fond principal de l’anthropologie.
On ne saurait trop le répéter, il sera nécessaire
d’éludier un nombre immense d’individus d’âges et
réunir uii ensemble de caractères dont la valeur
puisse être appréciée.
Le type humain considéré comme représenté par
diverses espèces est dans le cas de ces genres en zoologie
qui sont nombreux en espèces voisines les unes
des autres et sujettes à variei’. Dans leur examen,
nous ne croyons pouvoir arriver à des déterminations
rigoureuses qu’en possédant des masses d’individus
pris dans chaque localité où se rencontrent les espèces
de ces genres d’une étude difficile.
Les hommes d’une même race présentent aussi
des variations considérables dont les limitAes n’ont
pas encore été déterminées. Ces différences, cliez
un même peuple, ne se trouvent pas seulement dans
les caractères physiques; elles se rencontrent au plus
haut degré dans le caractère moral, dans le développement
de l’intelligence. Quel abîme entre l’homme
que la pensée dévore sans cesse et l’homme occupé