aux Nouveaux-Zélandais avec des matériaux aussi peu
nombreux que les nôtres. C’est exactement la même
forme de la tê t e , pyramidale au même degré chez le
Nouveau-Zélandais (pl. 32, fig. 1) et chez l’Hawaïen
( pl. 32, fig. 2 ) , et les mêmes proportions à fort peu
de chose près entre toutes les parties du crâne. Chez
le Nouveau-Zélandais le coronal est sensiblement
plus élevé et moins déprimé que chez l’Hawaïen;
d’après les empreintes prises sur les individus vivants,
le front ne paraissant pas moins rejeté en arrière que
chez les Polynésiens des îles interlropicales, il nous
est impossible de nous arrêter à cette différence. Le
crâne de femme , représenté sur la même planche ,
semble au premier abord appartenir à une race supérieure
à celles des précédents ; le coronal est
proportionnellement beaucoup plus large; les os
maxillaires sont moins avancés ; enfin cette tête se
rapproche un peu de la forme en cône renversé qu’on
remarque dans les têtes des races supérieures ; mais
ici nous avons évidemment un sujet qui est encore
assez loin d’être adulte, circonstance qui a une grande
importance ainsi que nous l’avons exprimé dans l’un
des chapitres précédents.
En résumé nous ne pouvons, dans l’état a c tu e l,
que constater la grande analogie existant entre les
têtes des Nouveaux-Zélandais et celles des Polynésiens
intertropicaux, devant renoncer, faute de matériaux
suffisants, à une appréciation de caractères distinctifs.
Comme civilisation, comme indus trie , comme
ANTHROPOLOGIE. 1 4 9
tî; .i lilr.i' "I: s-'
il I ?
i
intelligence les Nouveaux-Zélandais, ainsi que nous
l’apprennent les récits de tous les explorateurs, sont
à peu près au même niveau. Leur pays étant très-
pauvre en gibier, ils ne peuvent guère être chasseurs.
On prétend que les premiers navigateurs qui abordèrent
à la Nouvelle-Zélande n’y trouvèrent d’autres
mammifères qu’une espèce de r a t , et le chien. Pour
ce dernier il est même permis de concevoir des
doutes. La contrée toutefois est mieux fournie en
oiseaux, parmi lesquels on compte les espèces du
genre Aptéryx, désignées par les naturels sous le
nom de Kiwi. Les Nouveaux-Zélandais font la chasse
à ces oiseaux qui ne volent pas, qui se creusent des
terriers et sont très-faciles à atteindre ; circonstance
très-propre à amener leur anéantissement comme a
eu lieu celui du Dronte dans l’île de France. Les
phoques servaient beaucoup autrefois à la nourriture
des habitants ; aujourd’hui ces animaux, pourchassés
par les baleiniers , deviennent de plus en plus rares.
Les Nouveaux-Zélandais vivent en grande partie du
produit de la pêche et des racines des fougères, dont
le pays est couvert, dit-on, de la manière la plus re marquable.
Les Nouveaux-Zélandais sont renommés
à juste raison pour leur tatouage qui est des plus
compliqués.
Les guerriers particulièrement, se font remarquer
par le nombre et la profondeur des lignes et la ré gularité
des dessins, bien supérieurs à ceux des Polynésiens.
Ce tatouage est pris et repris à certains
intervalles jusqu’à ce qu’il forme sur la peau de vé