» souvent aquilin, la bouche ordinairement la rg e ,
» et les lèvres plus développées que chez les Eu-
» ropéens ; les yeux sont n o ir s , pleins de vivacité
» et d’expression ; les cheveux généralement n o i r s ,
» longs ou légèrement bouclés ; les dents sont blan-
* c b e s , régulières , même presque dans un âge
» avancé ; les pieds et les mains sont bien propor-
» tionnés. »
Le même explorateur ajoute que la seconde race
a indubitablement une autre origine. Cela est prouvé,
nous d i t - i l , par leur crâne moins régulièrement
taillé, plus comprimé sur les côtés, par leurs traits
g ro s , leurs pommettes saillantes ; leurs cheveux
ru d e s , sans être laineux, leur peau d’une couleur
beaucoup plus foncée et leur figure c o u r te , assez
mal proportionnée. Les individus de cette race, selon
le capitaine Dieffenbach, confondus partout avec
ceux de la premiè re , mais dans une bien moins
forte proportion, ne constituant nulle part de groupes
distincts, et ne paraissant occuper que les positions
inférieures, pourraient être les véritables naturels
de la Nouvelle-Zélande ; les autres pourraient
être des conquérants de race polynésienne qui auraient
subjugué et en grande partie exterminé les
premiers habitants.
Cette supposition ne repose absolument sur rien
autre chose que la diversité existant entre les individus
peuplant aujourd’hui la Nouvelle-Zélande. Pour
Dumont-d’Urville, il n’y a , comme on l’a v u , entre
les deux types qu’une différence peu importante,
pour Dieffenbach, au contraire, il y en a une considérable.
C’est souvent ainsi que se montrent les
impressions des navigateurs, comparées les unes aux
a u tre s , à l’égard des peuples qu’ils ont visités.
MM. Quoy et Gaimard décrivent les Nouveaux-
Zélandais à peu près de la même manière que leurs
prédécesseurs' ; sans mentionner d’individus de couleur
plus brune que les a u t r e s , ils se contentent de
dire que « la basse classe a les formes plus petites
et moins belles. »
Or CCS naturalistes sont très-probablement dans le
vrai en ne distinguant pas deux sortes de Nouveaux-
Zélandais. Dans toutes les îles de la Polynésie, on a remarqué
une différence entre les gens delà basse classe
et les chefs, différence tout à l’avantage de ces derniers.
Il est probable que parmi ces sauvages, c’est
im grand titre d’avoir une stature élevée et une belle
apparence physique. Ceux-là, à raison de ces avantages
ont dû souvent être placés dans les premiers
rangs, absolument comme autrefois, dans une autre
région du mo n d e , Samson, Goliath, Gédéon furent
rois par des motifs analogues.
Suivant la plus grande probabilité il ne faut donc
pas voir deux types de races distinctes dans la population
de la Nouvelle-Zélande. D’après le témoignage
de Dieffenbach lui-même , il n’y a aucune tradition,
ni même aucune opinion en faveur d’une distinction
de races parmi les habitants. Ils se regardent comme
Zoologie du Voyage de /’Astrolabe, 1 .1 , p. 47.