« AVERTISSEMENT,
noiiiies européennes qu’ils sont accoutumés a re produire
par le dessin. De là tous ces portraits des
indigènes des différentes parties du monde qui ressemblent
d’ordinaire à des Européens accoutrés d’un
costume bizarre, et barbouillés en ja u n e , en brun
ou en noir. M. Dumoutier a mieux compris ce qu’il
y avait à faire pour arriver à donner une connaissance
exacte des traits du visage et de la forme générale
de la tête chez les peuplades qu’il a observées.
Dans chaque localité, il s’est efforcé de déterminer
quelques individus à se laisser mouler, et nous devons
croire qu’il a bien su s’y prendre. Il a réussi à
rapporter un grand nombre de moules pris sur des
habitants de la plupart des points où ont abordé les
corvettes l'Astrolabe et la Zélée. M. Dumoutier a
réuni ainsi une collection de bustes d’un haut intérêt,
la plus grande partie est placée aujourd’hui dans la
galerie anthropologique du Muséum d’histoire naturelle
de Paris.
En examinant ces b u s te s , on se sent encore cependant
pris d’un regret : les yeux sont nécessairement
fermés, il devient difficile de déterminer leur
ouverture. L’expression de ces organe s , qui est pour
une si grande part dans la physionomie, manque là
d’une manière absolue ; il est donc à désirer que les
voyageurs qui visiteront désormais les terres éloignées
de nous, aient recours, non-seulement au
moulage , mais encore au daguerréotype.
Il fallait songer à reproduire sur le papier les
bustes rassemblés avec tant de soin. Confier ce
travail à un a rtis te , quel que fût son ta le n t , c’était
s’exposer à voir altérer les formes qu’il était si important
de rendre avec l’exactitude la plus e n tiè re ,
e t , dans tous les c a s , c’était ôter la certitude de
l’exactitude, à ceux qui consulteraient ces images.
M. Dumoutier a su parer à un si grand inconvénient.
11 a fait daguerréotyper chacun de ses bustes, eu
conservant une dimension considérable ; ne les réduisant
pas au delà de la moitié. Ces figures ont été
ensuite calquées sur les plaques et parfaitement rendues
par la lithographie.
M. Dumoutier a compris que s’il était bon de réunir
un ensemble de figures capable de donner une
idée nette de la forme générale de la tête et des
traits du visage des peuples qu’il observait, et de
permettre d’après cela de se livrer à des comparaisons
, il y avait encore autre chose à faire pour l’anthropologie.
11 s’est attaché à se procurer, dans chaque
localité, des crânes de naturels. A sa collection
de bustes, M. Dumoutier a joint une collection de
c râne s , q u i , selon n o u s , a une importance infiniment
plus grande que la première. De même que les
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