d u r e qu’oii a affaire là absolument à la même race.
Ce sont les observations ultérieures seules qui pourront
jeter quelque jour sur les ressemblances et les
différences entre les Papous et les naturels de la côte
nord de l’Australie et ceux des autres parties de ce
continent.
Par leurs caractères anthropologiques, les Australiens
sont au dernier rang parmi les hommes ; par
leur genre de v ie , ils sont également à la limite inférieure
; on ne peut leur comparer que les nègres de
l’Afrique, et en co re , peut-être ceux-ci ont-ils l’avantage.
Les habitants de cette contrée forment le plus misérable
peuple du monde, dit Dampier \ le premier
historien des naturels de l’Océanie ; ils n’ont
pas de maisons, ajoute-t-il; ils couchent en plein
air sans aucune couverture, la terre est leur lit et
le ciel leur toit.
Il n’est pas besoin de dire qu’ils vont entièrement
nus ; il est rare qu’ils se mettent quelques lanières
ou quelques feuillages autour des reins ; dans la
partie sud du continent on en a vu qui se couvraient
avec une peau de kangnroo. Sur tous les points
visités de la Nouvelle-Hollande, on a trouvé chez
les naturels le même état primitif, pas même de
tentes pour s’abriter. Ces malheureux ont tout juste
l’idée d’entasser quelques branchages pour se garantir
un peu du vent.
Aucune industrie chez ces peuples; ce qu’ils savent
faire, ce sont des espèces de piques ou de lances
de longs roseaux, de grossiers casse-têtes, etc. ; pour
pirogues, ils ont des espèces de radeaux formés de
quelques bandes d’écorces réunies et liées aux extrémités.
Les Australiens pratiquent le tatouage, ils se perforent
souvent la cloison du nez et se cassent ordinairement
une ou deux incisives, sans que l’on comprenne
le but de cette mutilation.
Ces sauvages n’ont aucune idée de culture; ils
vivent par tribus ou par groupes , dans des districts
délimités ; ils subsistent seulement par la chasse ,
par la pêche au bord de la mer de quelques petits
poissons ou de coquillages ; ces hommes ne sachant
se fabriquer, ni filets, ni hameçons; avec cela ils
trouvent quelques racines et un peu de miel sauvage.
La mauvaise constitution des Australiens, l’état
de faiblesse de leurs membres ne paraît tenir qu’à
l’absence de nourriture substantielle ; dans les localités
où ils peuvent mieux satisfaire à leurs besoins,
on a vu de ces naturels chez lesquels les membres
avaient repris la vigueur ordinaire.
On trouve beaucoup de renseignements sur les
coutumes, les superstitions, les idées religieuses et
la langue des Australiens dans la relation du capitaine
Gray \ Un fait, s’accordant peu avec l’état si misérable
des naturels de la Nouvelle-Hollande, c’est
’ Gray's Australia.
Anthropologie.