ritables sillons. Les naturels de la Nouvelle-Zélande
passent pour craindre de s’aventurer sur les flots.
Dans leurs canots ils s’éloignent peu de leurs côtes.
Comme tous les peuples de l’Océanie, les Nouveaux-
Zélandais sont réputés anthropophages. Les Européens
cependant paraissent avoir réussi sur quelques
points au moins à rendre ces habitudes sauvages
moins fréquentes. Les naturels de la Nouvelle-Zélande
se fabriquent des canots analogues à ceux des Polynésiens;
des voyageurs ont remarqué qu’ils ne se
baignaient pas comme le font ces derniers ; circonstance
peut-être due uniquement à la température
assez froide de cette région du monde ; généralement
ils sont moins propres dans toutes leurs habitudes.
Leurs huttes, bâties avec des roseaux, sont petites et
fermées ; le toit en est formé ordinairement avec des
feuilles de palmiers. Il existe des villages fortifiés
comme à Tongatabou et aux îles Viti. Les armes des
Nouveaux-Zélandais consistent en haches de pierre et
en une sorte de massue droite, presque en forme
d’épée, dont on se sert avec les deux mains. Cette
massue a son manche garni d’une touffe de poils, dont
l’usage est de préserver la main du rude contact des
fougères, si abondantes, comme on le sait, dans ce
pays. La javeline et l’arc des Polynésiens tropicaux
paraissent y être inconnus.
« Chaque chef, dit M. Pickering, présente dans
7> son tatouage une va ria tion, et l’on assure qu’en
» signant un document, les chefs tracent ce tatouage
r> sur le papier, comme une signature, qui est facile-
» ment reconnue par tous les naturels qui ont vu
» l’individu. C’est, ajoute le même auteur, la chose
» la plus voisine de l’écriture que j ’ai jamais vue
» parmi les Polynésiens, pratique tout à fait inconnue
» ailleurs. »
Les produits des Nouveaux-Zélandais sont regardés
comme valant au moins ceux des Polynésiens ; seulement
ils sont obligés d’employer d’autres matériaux
, manquant de ceux qui existent entre les tro piques;
les tissus de tapa leur sont inconnus. Les
hommes portent des manteaux faits avec le Phormium
tenax, et les femmes une large ceinture.
Le salut par l’attouchement du nez est commun
aux Polynésiens tropicaux et aux Nouveaux-Zélandais.
Les Nouveaux-Zélandais ont une espèce de mythologie
, sur laquelle Dumont d’Urville et Dieffenbach
ont donné quelques détails.
Suivant de Humboldt, leur langue aurait beaucoup
d’affinité avec celle des Taïtiens et des Hawaïens.
Tous les faits acquis à l’égard des naturels de la
Nouvelle-Zélande nous les montrent comme offrant,
sous le rapport des caractères physiques et sous le
rapport des coutumes et du genre de vie , une grande
affinité avec les Polynésiens des îles intertropicales,
et notamment avec les Hawaïens, tout en présentant
et dans leurs caractères physiques et dans leurs coutumes
, certaines particularités propres à les faire
distinguer.
Ces peuples ont-ils une origine commune? Les