2 4 2 VOYAGE AU POLE SUD.
constaté de grandes ressemblances entre les langues
de ces peuples.
Néanmoins, to u t en regardant comme possible que
des Malais soient venus à Madagascar, même dès les
siècles a n té rie u rs , il ne nous p a raît nullement p ro bable
que la population de Madagascar soit d origine
malaise. M. Dumoutier a pris les empreintes de deux
naturels de Madagascar, l’un serait de la trib u des
Betanimènes, l’autre de la trib u des Betimsaras ou
Betimsarakas. Ces hommes étaient employés comme
matelots à bord de bâtiments de commerce.
Chez ces individus, le visage est ovale, le front notablement
rejeté en arriè re est de h au teu r moyenne,
les yeux sont petits, le nez est court si on le compare
à celui des visages européens, il est assez long au
contraire si on le compare à celui des visages des
races océaniques; car il occupe non pas to u t à fait
le tiers de la h au teu r totale de la fa c e , mais beaucoup
plus du q u a rt; il est épaissi et arrondi au bout
avec les narines u n peu relevées, la bouche est
moyenne avec les lèvres médiocrement épaisses, les
pommettes ne sont pas très-proéminentes, le menton
est assez saillant.
Ces têtes diffèrent donc entièrement des têtes de
Malais, et ressemblent médiocrement à celles des
nègres de l’Afrique.
Un crâne de Madécasse est représenté dans l’Atlas
de M. Dumoutier, c’est celui d’une femme de la trib u
des Betimsaras. Dans ce sujet, la portion antéro-
supérieure de la face est assez développée; le coronal
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est peu rejeté en arriè re e t considéré de face, son
sommet forme une ligne arrondie, les côtés n’en sont
pas abaissés comme cela se voit dans la plupart des
têtes de nègres; les arcades zygomatiques ne sont
pas très-saillantes, les os maxillaires ne sont pas
av an cés, la partie postérieure de la tête est allongée.
Ce sujet nous offre ainsi par ces derniers caractères
un signe d’infériorité qui n’est pas en rapport avec le
développement de la partie antéro-supérieure de la
tê te , d’après to u t ce que nous connaissons d’ailleurs.
N’ayant pas eu l ’occasion d’étudier d’autres
crânes de Madécasses, nous ne voulons du reste rien
induire d’un fait isolé.
On remarquera seulement que ce sujet diffère notablement
par la forme générale de la tête de tous ceux
de la Malaisie que nous avons décrits.
M. Dumoutier a donné dans son Atlas le buste d’un
jeu n e garçon mulâtre, métis d’un européen et d’une
négresse habitant l’île Bourbon (Pl. 19, fig. 2).
Dans cette figure comme dans toutes celles de mulâtres,
on retrouve bien une sorte de partage des caractères
des deux types. Le front est plus élevé et
moins rejeté en arriè re que chez les noirs, et ressemble
à celui de beaucoup d’Européens, les yeux
sont petits, le nez est assez dans la forme de celui
des nègres et toutefois moins écrasé, la bouche n’est