les précédents, leu r visage est moins laid, leur nez
est mieux fait, plus proéminent, bien que très-élargi
au bout, avec les narines relevées et fort ouvertes;
leur bouche est moyenne, avec les lèvres très-grosses.
L’un de ces individus est très-jeune et n’est pas d’un
vilain aspect. Tous les deux ont une sorte de tatouage
consistant en une rangée de petites gouttes
s’étendant sur le milieu du front et du nez.
Nous doutons que ces Inhambanes appartiennent
bien au même type que les Makuas, mais c’est ce que
nous ne voulons pas rechercher, car ce n ’est pas ici
que nous ferons l’anthropologie des races africaines.
Prichard dit que malgré des différences considérables
dans les caractères physiques de ces nations
de la côte intertropicale de l’Afrique et les Amakosahs
et les autres Kafirs du Sud, il semble probable que
ce sont seulement des branches d’une même race,
se fondant sur l’analogie des mots qu’on rencontre
dans les vocabulaires de leurs langues ' ; c’est là une
raison qui ne nous paraît pas suffisante. Pour établir
clairement le fait, le plus essentiel serait d’étudier
d’abord sérieusement les caractères anthropologiques
de ces peuples africains.
Dans ce travail, qui a pour objet les peuples de
l’Océanie, les quelques têtes d’Africains qui ont été
représentées et que nous venons de décrire brièvement,
ne doivent servir qu’à montrer combien les
noirs océaniens, les Papous, les Australiens, les Tas-
' Researches into the physical History o f mankind, 3' édit,, t. II,
p. 299.
maniens s’éloignent des nations de l’Afrique. Il y a
analogie dans la couleur de la peau, dans la laideur
du visage, dans l’infériorité intellectuelle, c’est à peu
près tout. Les Papous, Australiens, Tasmaniens, ont
une coupe de visage qui n’est jamais celle du visage
des nègres, caractère dont les représentations da-
guerriennes donnent une idée plus juste que les descriptions.
Chez les noirs océaniens, le nez est souvent
extrêmement gros, et cependant il n’est jamais
écrasé, épaté au bout, comme celui des nègres; la
bouche est ordinairement grande, avec des lèvres
épaisses aux yeux des Européens, mais là encore on
ne voit jamais ces lèvres démesurément grosses,
avancées et relevées des nègres.
Sans doute on sait de reste aujourd’h u i que les
noirs de l’Océanie et de l’Afrique diffèrent considérablement
les uns des autres ; cependant, à cause de
l’analogie de couleur, on a été porté d’ordinaire à
comparer plus spécialement ces peuples.
Pendant la relâche de C Astrolabe et de la Zélée à
Bourbon, deux esclaves Makuas sont venus à mourir
à l’hôpital civil, un homme et une femme. M. Dumoutier
en a rapporté les crânes et les a représentés
dans son Atlas (pl. A2, fig. 1-2 et 5-6). Ces têtes, qui
ressemblent au moins d’une manière générale à
toutes celles de nègres qu’on voit dans nos musées,
se montrent avec des caractères d’infériorité manifestes
à côté de celles du plus grand nombre des
races humaines, et ces caractères d’infériorité ne
sont pas précisément les mêmes que ceux des têtes