de Samoa, de Vavao, de Tongatabou , qui ont quelques
avantages physiques sur leurs voisins orientaux,
semblent être aussi les mieux partagés sous le rapport
de l’intelligence. Enfin les Nouveaux-Zélandais, to u t
en se rattachant indubitablement au type polynésien,
présentent quelques particularités anthropologiques
coïncidant avec certaines particularités de moeurs.
Doit-on penser que cet ensemble de nations polynésiennes
descend d’une même souche? Nous ne le
croyons pas. Nous pensons que plusieurs de ces
peuples ont une origine distincte les uns des autres,
et que les caractères de cette origine distincte p ourront
être bien déterminés quand les observations
seront plus nombreuses. Ce qui n’empêchera pas,
malgré ces nuances entre les n a tio n s , que l’on ne
doive pas toujours reco n n aître, en anthropologie,
un type polynésien comprenant les naturels des
terres que nous venons d’éniimérer.
Doit-on regarder les Polynésiens comme les véritables
indigènes ou comme les descendants de peuples
venus du dehors? P artout c’est la double alternative
qui se présente. Nous n’hésitons guère à nous ra tta cher
à la première, à voir dans les Polynésiens les véritables
indigènes des terres qu’ils habitent de nos jours.
La raison en est simple. Si nous nous tournons vers
l’Asie, cette région du monde d’où l’on a voulu faire
venir le monde entier, nous n’y verrons, à coup sur,
aucun peuple que nous puissions identifier avec eux.
O u i, comparez les vrais Mongols de l’Asie avec les
Polynésiens, et voyez si jamais la confusion peut être
possible. Si nous nous tournons vers l’Amérique,
cette contrée que l’on a voulu voir peuplée aussi par
la race mongole , et qui est peuplée en tous cas de
races qui ressemblent extrêmement au type polynésien;
il nous est impossible d’a dm e ttre , malgré cette
grande analogie, que les Polynésiens sont venus
d’Amérique. Jamais dans les crânes des Américains
nous n ’avons observé cette forme pyramidale si manifeste
, si prononcée dans les têtes des Polynésiens,
sans p arler de plusieurs autres c a ra c tè re s, qu’il est
difficile aujourd’hui de préciser complètement. Si
nous ne trouvons le type polynésien avec tous ses
caractères nulle p a rt ailleurs que dans les îles de la
Po lynésie, comment ne pas en conclure que les Polynésiens
sont les véritables indigènes des îles dont
ils sont les possesseurs.
Le type micronésien couvre une moins grande
étendue que le type polynésien. Très-voisin de ce
dern ier, dont nous croyons cependant qu’il doit être
d istin g u é , il faut le regarder comme en étant le plus
voisin dans les groupes anthropologiques. Les Micronésiens
sont les peuples de l’archipel des Carolines et
de l’archipel des Mariannes, et probablement aussi des
îles Mulgrave et Marshall, et de nombreuses petites
îles disséminées entre l’équateur et le 20“ degré de
latitude septentrionale et les 130“ et 180“ degrés de
longitude orientale du méridien de Paris. Ces Micronésiens
ont une stature assez élevée , le visage court,
a rro n d i, le front moins déprimé que chez les Polynésiens
, le nez la rg e , souvent un peu relevé au bout,