néanmoins inutiles à notre objet spécial, et c’est à
ce point de vue que nous allons présenter quelques
remarques.
PÉNINSULE DE MALACCA.
Crânes, pl. 37, flg. 3-4 et 5-6.
Malacca, cette te rre presque détachée du contin
en t asiatique, et placée comme une soeur de l’île de
S um a tra , est habitée par une race d’hommes qui,
suivant toute p ro b ab ilité , a envoyé de nombreuses
colonies dans les divers archipels de la Malaisie, et
particulièrement aux îles de la Sonde. L’expédition
au Pôle Sud a touché à l’extrémité de 1a péninsule ;
mais là rien n ’a été recueilli pour notre sujet. M. Dumoutier
a obtenu du Musée d’histoire naturelle de
Batavia, deux crânes de naturels de Malacca : l’un
serait d’un individu de la trib u des Bénoua, dans
l’É tat de Johore; l’au tre d’un individu de Pahang ou
Paban.
La population de Malacca, du re s te , comme celle
des îles de la S o n d e , n’est pas homogène ; il y en a
une partie qui présente une civilisation analogue à
celle des Malais, dont nous avons déjà p a rlé ; il y en
a une a u tre , formée de tribus in cultes, qui habite
les forêts de l’in té rieu r du pays. Les têtes des
naturels de Malacca représentées dans l’atlas de
M. Dumoutier ne sauraient ê tre rapprochées indifféremment
de toutes celles que nous avons décrites
des habitants de la Malaisie.
Vues par devant, ce sont des faces courtes comme
chez tous les peuples des races malaises. Mais ici il
n ’y a pas cette ampleur du coronal et des pariétaux
que nous avons signalée chez le naturel d’Amboine,
représenté dans notre a tla s , ni chez le Bughis de
O u ad jo u , ni chez les naturels des Philippines.
Chez nos individus de Malacca, l’on observe aussi
un plus grand développement des os maxillaires, et
l’on retrouve ainsi cette forme à côtes parallèles que
nous avons vu si fréquemment dans les types précédemment
décrits.
M. Dumoutier a placé les têtes de naturels de Malacca
sur la même planche que le naturel d’Amnou-
bang de l’île de T im o r' ; nous ne croyons pas qu’il
faille venir chercher ici une ressemblance bien
grande. Dans la tête du T im o rien , le front est plus
bas et plus large vers le h a u t, la partie postérieure
de la tête est plus allongée, les maxillaires sont plus
avancés, etc.
Ces hommes de Malacca ressemblent, au contraire,
d’une manière frap p an te , au Bughis de l’État de
Sidenring dont il a été question plus haut^.
C’est la même face, co u rte , avec le coronal étroit,
peu élevé, rejeté en a r r iè r e , déprimé au-dessus des
arcades sourcilières; seulement chez le Bughis il y
a une tendance un peu plus marquée à la forme
1 Décrit page 160.
2 Décrit page 169.