1 1 1
APiAUGANlE.
Crânes, pl. 27.
Les Araucans ou Araucaniens n’ont été vus qu’en
Irés-petit nombre par nos voyageurs. La plupart des
navigateurs n’ont pas été plus heureux; ils n’eu ont
point vu, ou en ont seulement aperçu quelques-uns
dans les villes littorales du Ghili.
Ges sauvages si connus par leur courage, qui a su
triompher des Espagnols chiliens au point de faire reconnaître
leur indépendance par le gouvernement de
la république du Ghili, ont, au rapport de ceux qui ont
visité cette partie de l’Amérique du Sud, une grande
ressemblance avec les Patagons dans les traits du visage
et l’attitude générale, tout en ayant une taille
moindre. Gependant on a remarqué qu’ils n’avaient
pas de communication avec ces derniers.
Au reste, il n’y a pas lieu de s’étonner de cette ressemblance;
on sait combien il y a de rapports entre
la faune de la partie méridionale du Ghili et celle des
côtes du détroit de Magellan.
M. Dumoutier n’a rien recueilli qui soit de nalure
à nous mieux faire connaître les traits du visage des
Araucaniens que les descriptions des voyageurs.
Lorsque ce naturaliste s’est trouvé en rapport avec
quelques peuplades américaines, il n’avait pas songé
encore, paraît-il, à prendre des empreintes comme
il l’a fait plus tard pour un grand nombre de naturels
de la Polynésie.
Les Araucaniens sont généralement robustes,
d’une taille sensiblement inférieure à celle des Patagons,
avec lesquels ils semblent avoir la plus grande
ressemblance. Gomme eux ils ont la peau d’une
teinte basanée légèrement olivâtre, c la ire , des pommettes
saillantes, le front b a s , le nez assez long, un
peu épaté par suite de l’élargissement des n a r in e s ,
les yeux petits et noirs, bridés, mais non pas obliques
comme ceux des Ghinois, la bouche grande, les lèvres
un peu épaisses et arquées, une physionomie douce
en général, des cheveux noirs, lisses, et peu de
barbe.
M. Dumoutier a recueilli au Ghili, à l’embouchure
du Bio-bio, dans les sépultures de la Motchita, quelques
crânes d’Araucans morts avant l’invasion des
Espagnols ; ce qui naturellement exclut l’idée de mélange
avec les habitants modernes de cette contrée.
Il va sans dire que les indications sur l’origine des
sujets décrits ici appartiennent en entier à M. Dumontier;
nous les puisons dans son catalogue.
Les tètes d’Araucans sont amincies vers le sommet,
mais cependant le coronal nous semble moins