exécutés par les Hollandais a la lin du seizième
siècle , nous peignent les naturels des Moluques
comme ayant été d’insignes sauvages, se livrant a
l’anthropophagie, tuant leurs parents devenus âgés
et infirmes, etc. Ces récits ont été confirmés par
divers voyageurs, et s’accordent mal avec les idées
de certains a u te u r s , attribuant aux insulaires de la
Malaisie une civilisation ancienne.
Dans l’atlas de M. Dumoutier, une tête seulement
d’un habitant d’Amboine a été représentée. On re trouve
bien ici la plupart des caractères que nous
avons observés chez les Timoriens, et surtout les
caractères des crânes recueillis à Makassar, aux îles
Célèbes, aux îles Philippine s , etc. En un m o t , il
nous paraît que le type malais est très-distinct du
type polynésien, avec lequel plusieurs auteurs le confondent.
Nous insisterons particulièrement sur un
caractère frap p an t, parce qu’il est bien appréciable
sur les figures données dans cet ouvrage.
Les têtes de Polynésiens et de Malais étant vues
de fac e , on fait promptement les remarques suivantes
; les têtes de Polynésiens sont longues , paraissent
avoir les côtés presque parallèles ; les têtes
de Malais approchent davantage de la forme d’un
cône renversé, circonstance due à une ampleur plus
considérable chez ces derniers, du coronal et des
pariétaux. Dans les têtes de Malais , ce coronal décrit
su sommet une ligne courbe presque régulière, et
présente à peine l’indice de cette forme pyramidale
si prononcée chez les Polynésiens.
S i , en considérant de face une tête de Polynésien,
on tire une ligne transversale touchant la partie la
plus élevée du coronal et deux lignes perpendiculaires
appuyant sur les parties les plus saillantes
extérieurement des pariétaux, et si l’on prend ensuite
la mesure comprise entre les deux lignes perpendiculaires
et la mesure de la ligne transversale marquant
le sommet de la tê t e , à l’extrémité médiane du
maxillaire supérieur, on trouve que cette dernière
longueur est la plus considérable; en résumé, la
face est plus longue que large, mesurée dans sa plus
grande largeur.
S i , en considérant une tête de Malais, on prend
les mêmes mesures , on trouve que la largeur l’emporte
sur la longueur d’une manière très-notable.
Tous ceux qui examineront des têtes de Malais et
de Polynésiens pourront se convaincre de ce fait.
Chacun pourra s’en convaincre en comparant les
têtes représentées par M. Dumoutier, au moyen du
daguerréotype.
La tête osseuse du naturel d’Amboine, figurée
pl. 38, fig. 5 et 6 , qui provient du Musée d’histoire
naturelle de Batavia , présente bien les caractères du
type malais ; elle est c o u r te , avec le sommet assez
élargi et le contour supérieur du coronal presque
arrondi. On retrouve bien là, les mêmes caractères
que chez le Timorien (pl. AA, fig. 3 et A) natif de
Crissé dont nous avons p a rlé , mais d’une manière
plus prononcée, et donnant l’idée que l’on a sous les
yeux un individu de pure race malaise.