à croire que nous avons ici sous les yeux un représentant
des tribus alforas.
Si nous comparons cette tête à celles des Polynésiens
, nous y trouvons bien une assez grande analogie
dans la coupe générale du coronal, mais là
s’arrête la ressemblance. Outre la brièveté de la face,
nous remarquons que chez le naturel de Sidenring,
les pariétaux et les temporaux sont plus élargis que
chez les Polynésiens ; de là, l’apophyse zygomatique
moins saillante. En outre, le maxillaire supérieur est
plus proéminent chez le naturel de Sidenring, et
ainsi plus semblable à ce que l’on voit chez les Malai-
siens. Si nous comparons cette tête à celle des Vitiens,
la forme plus pyramidale du coronal, l’allongement
moins considérable des pariétaux et de l ’occipital
nous ôtent toute idée de rattacher le type de Sidenring
aux Yitiens.
Enfin, si nous comparons cette tête à celles des
Papous de la Nouvelle-Guinée, la ressemblance nous
paraît devenir bien plus manifeste. A part la brièveté
remarquable de la face chez le naturel de Célèbes,
particularité que nous n’osons pas regarder autrement
que comme individuelle, il y a une très-grande
analogie dans la forme des parties principales, seu
lement le renflement des pariétaux et des temporaux
est plus considérable dans la tête de l’individu de
Sidenring, ce qui rend les contours latéraux beaucoup
plus arrondis que chez les Papous.
Encore une fois, l’absence de matériaux plus nombreux
impose à l’homme de science la plus grande
réserve dans toute tentative de généralisation; mais,
ne fût-ce que pour exciter les recherches ultérieures,
nous formulerons la pensée que fait naître en nous
l’examen de la tête du naturel de l’intérieur des Gé-
lèbes, comparée à celles des autres types océaniens.
Nous sommes porté à croire que les tribus del intérieur
et du nord des Célèbes on les Alforas ou Harfours,
qui à une époque ont sans doute occupé la superficie
entière de l’île, appartiennent à une race d’hommes
distincte des Papous, mais plus voisine de ce type
que de tout autre ; présomption qui se trouve fortifiée
par quelques récits touchant les naturels de l’intérieur
de Bornéo.
ARCHIPEL DE LA SONDE.
Buste, pl. n , flg. 1.
Les îles de la Sonde, c’est-à-dire les trois grandes
îles de Bornéo, de Java et de Sumatra, sont de n a ture
à offrir un grand intérêt pour l’anthropologie.
Plus rapprochées que les antres terres du continent
in d ien , elles ont dû recevoir plus tôt et en plus grand
nombre des colonies venues du continent, qui n’ont
pas manqué de refouler les indigènes. Il n ’est pas
nécessaire de faire ressortir l’importance qu’aurait
une étude sérieuse, une étude comparative des diverses
tribus indigènes ou étrangères qui couvrent
aujourd’hui ces îles ; l’intérêt qui s’attacherait à la