de la mâchoire inférieure sont saillants. Ces hommes
ont un peu de barbe.
Comparés aux nègres africains, les Papous nous
semblent s’en rapprocher plus par la couleur que
par les traits du visage. Les Papous ont de ce côté
im avantage bien réel ; ils n ’ont ni le nez épaté des
nègres, ni leur face massive, ni les lèvres si grosses,
ni la tête si élevée en arrière.
Si l’on faisait abstraction de la couleur de la p e a u ,
on trouverait certainement que les Mélanésiens ressemblent
plus aux Polynésiens qu’à toute autre race
d’hommes.
M. Dumoutier a représenté les crânes : 1° d’une
jeune femme (pl. 33) des tribus Harfours, de la
Nouvelle-Guinée, dont la provenance exacte ne nous
a pas été indiquée ; 2“ d’ime femme de la baie Triton
(pl. 3 5 ) , et 3“ d’individus homme, femme et enfant
(pl. 3 i ) , pris dans des sépultures abandonnées de
l’île Toud.
Ces têtes ont la plus grande ressemblance avec
celles des Vitiens ; il serait difficile, en donnant des
mesures proportionnelles des diverses parties du
crâne, de signaler aucune différence bien saisissable.
C’est le même allongement de la tête vers la partie
postérieure, peut-être encore un peu plus considérable
; c’est la même saillie du maxillaire supérieur ;
seulement, dans les crânes recueillis à l’île T o u d ,
le coronal est plus rejeté en arrière, plus rétréci sur
les côtés, et affecte ainsi une forme plus pyramidale.
Ce caractère se retrouve encore dans la tête de femme
de la baie Lombo, mais on ne le retrouve plus dans la
tête de la jeune fille Harfour ; il y a une véritable
identité de forme entre ce crâne et ceux recueillis
à Lebouka, aux îles Viti, qui sont représentés sur la
même planche (3 3 ) . Comme toujours, c’est le petit
nombre de sujets que nous déplorons. Nous avons
toujours à nous défier de toute généralisation de caractères
observés et comparés entre quelques individus
seulement.
Néanmoins d’après les exemples fournis par M. Dumoutier,
nous sommes porté à croire qu’il existe
certaines différences appréciables entre les Papous
et les Vitiens. Nous avons déjà signalé quelques particularités
dans les traits du visage ; nous en voyons
une autre dans la forme du crâne, qui est dénaturé,
si légère qu’elle soit, à nous faire regarder les Papous
comme inférieurs aux Vitiens.
MM. Quoy et Gaimard ont déjà donné une description
du crâne des Papous. Ces naturalistes rema rquent
que le sommet de la tête est élevé ; comme
nous l’avons dit c’est là le caractère le plus frappant.
Ils ajoutent : « Les bosses pariétales sont proémi-
» n en te s , les temporaux très-convexes et le co ro n a l,
» au-dessous de la ligne semi-circulaire des tempes,
» offre une saillie remarquable) Les os du nez, pres-
» que verticaux, aplatis d’avant et en arrière, ont
» peu de saillie ; ils sont rétrécis à leur partie moyenne
» et élargis en haut et en bas. » Nous observons ce
même caractère dans les têtes des Vitiens.
MM. Quoy et Gaimard continuent ainsi : « La forme