XI
MALAISIE,
On sait que sous le nom général de Malaisie, on
comprend l’île de Timor, l’archipel des Moluques,
les îles Célèbes, les îles Philippines, et les îles de la
Sonde , auxquelles il faut joindre la péninsule de
Malacca. Nous n’avons pas ici à nous arrêter à l’é-
tymologie du nom de malais, sur lequel on a beau coup
discuté.
Les peuples de ces divers groupes d’îles, ou les
Malais , sont regardés par la plupart des voyageurs et
des anthropologistes comme étant d’une race présentant
quelques variétés assez légè res , suivant les localités.
Malgré de grandes différences dans les langues,
dans la re lig io n , dans l’état de civilisation de ces
peuples, on s’accorde, d’une manière assez générale,
à les considérer comme très-semblables les uns aux
autres , sous le rapport des caractères physiques.
Pour ces contrées il existe déjà une histoire, dans
l’acception réelle du mot. Il y a , comparativement à
ce qui se voit partout dans la Polynésie , une sorte
de civilisation que les Malais auraient obtenue des
Indous. Cependant cette civilisation n’est pas ré pandue
, à beaucoup p r è s , dans toute la Malaisie ;
partout où les naturels n’ont pas subi le contact des
é trangers, leurs coutumes, leur genre de vie, se
rapprochent de l’état des Polynésiens. A l’époque où
le commerce et la navigation se sont développés dans
cette région du mo n d e , l’islamisme y a pénétré et y
a fait, dans une assez courte période, de grands
progrès.
On a attribué aux Malais une civilisation extrêmement
ancienne, opinion qui n’est fondée sur rien de
bien démontré. On a admis que des colonies, venues
du co n tin en t, s’étaient établies sur diverses îles de
la Malaisie, et notamment à Java; mais ici encore,
le nombre des individus venus du dehors et l’influence
qu’ils ont pu exercer sur la population indigène
sont tout à fait obscurs, et ce sont là des questions
qui ne peuvent ni être approfondies, ni être
discutées dans notre travail.
Les Malais, avons -nous d i t , sont décrits par
les voyageurs comme ayant un aspect assez uniforme.
Ce sont des hommes d’une taille moyenne, n ’atteignant
jamais cette haute stature qu’on trouve d’ordinaire
parmi les Polynésiens ; ils sont d’une couleur
jaunâtre , plus ou moins b ru n e , suivant les localités ;
avec les pommettes saillantes, les yeux un peu bridés
ou légèrement obliques, les lèvres plus grosses
et plus saillantes que chez les Polynésiens, le visage
court et arrondi, et les tra its , en général, moins