féconds. ïo ü lc s Íes espèces du genre cheval produisent
entre elles ; leurs produits paraissent être
toujours inféconds. Les espèces du genre Canis p ro duisent
entre elles, et les métis qni eu dérivent ne le
sont sans doute pas toujours. Les métis des différentes
espèces du genre porc sont féconds. On pourrait citer
beaucoup d’autres exemples tirés des différentes
classes du règne animal.
En résumé, entre espèces voisines, la reproduction
a lieu , les produits sont absolument inféconds.
Entre espèces très-voisines, les produits sont quelquefois
féconds. Entre espèces extrêmement voisines, les
métis sont aussi féconds que les autres. Suivant la plus
grande probabilité, toutes les variétés du chien domestique
dérivent de quelques espèces de la dernière catégorie
^.
Aboyons ce qui a lieu pour riiomme, à en juger au
moins par le peu de véritables connaissances que Fou
possède encore sur ce sujet si intéressant. Entre les
peuples voisins, entre les races qui ne sauraient être
différenciées que par les plus légers caractères, il
paraît certain que la fécondité reste la même qu’entre
les individus nés sur le même sol.
En est-il de même eu ce qui concerne les races les
plus différentes. M. Jacquinot a déjà cherché à éta-
1 On sait-que vu la difficulté, d’après les caractères, de s’en tendre
sur les limites des genres, M. Flourens a proposé de regarder
couiine genre tout groupe d’espèces pouvant reproduire ensemble.
Le genre cheval peut être cité comme le meilleur exemple
d’une division zoologique, limitée d’après ce principe physiologique.
Voy. Annales d e s sciences naturelles , 2 ' série, t. IX, p. 302.
blir que la fécondité des mulâtres était moins grande
que celle des individus des deux races dont ils tirent
leur origine ^ , et plusieurs personnes qui ont vécu
longtemps dans les pays à esclaves, nous ont assuré
que les mulâtres étaient, en général, d’une mauvaise
constitution et peu féconds. Nous citerons entre
autres le témoignage d’un médecin fort instruit, M. le
Dr. Brisset, qui a exercé pendant de longues années
la médecine à la Nouvelle-Orléans , placé là pour apprécier,
mieux que beaucoup d’au tre s , la constitution
des différents individus qui habitent ce
pays.
O r , suivant grande probabilité, une réunion de
métis , de blancs et de nègres, ne réussirait pas sans
nouveaux mélanges à se perpétuer indéfiniment.
Nous savons bien que ceci n ’a pas encore acquis le
caractère de la certitude, et ne saurait, à présent, être
considéré comme du domaine de la science, mais
c’est un point sur lequel on ne saurait trop appeler
l’attention. Des observations pourraient être faites
peut-être dans les colonies où les mulâtres sont
nombreux ; quel que soit le résultat des observations,
s’il était démontré , il aurait un intérêt véritable au
point de vue de l’anthropologie. S’il était avéré que
chez les métis de blancs et de n o i r s , la fécondité d iminue
de plus en plus; l’opinion que nous défendons,
la pluralité spécifique du genre humain et surtout
la création faite à la fois dans toutes les parties du
’ Voy. t. [I, p. 90-95 de la partie zoologique de cet ouvrage.