Le caractère moral de la race chinoise a aussi son
cachet propre : l’amour du lucre poussé au dernier
point, la tendance à la rapine et au vol, la mauvaise
foi, la perfidie, souvent la lâch eté, sont des
plus ordinaires parmi les Chinois. On ne retrouve
même quelques-uns de ces traits parmi les peuples
plus ou moins civilisés que dans les races sémitiques.
L’étude de la tête des Chinois, comparée à celle
des autres ra c e s , est aussi d’un in té rê t considérable.
Les Chinois ont de grands rapports avec les nations
malaise s, au point de vue de l’aspect physique et
du caractère moral. Notre comparaison doit porter
d’abord de ce côté.
Dans les crânes de Chinois (pl. A3), la face vue par
devant est allongée; elle n’a plus ces côtés parallèles
que nous avons signalés dans les races océaniques,
elle s’amincit graduellement vers le bas. Le coronal
est large ; mesuré dans sa plus grande é te n d u e , la
largeur équivaut à peu près à la h a u te u r , prise de
l’origine des os nasaux à sa jonction avec les pariétaux
sur la ligne médiane. Observé par devant, on
voit clairement, que sans affecter la forme vraiment
pyramidale propre aux Polynésiens et un peu aux
Malayo-Polynésiens, il se ré tré c it graduellement vers
le sommet. Vu de profil, le front se montre en général
assez rejeté en arrière. Le maxillaire supérieur
est assez étroit et assez allongé ; le maxillaire infé-
férieur est également é tr o i t, comparativement au
développement de la portion supérieure de la tête.
Les os maxillaires sont assez p ro ém in en ts, comme
on peut s’en rendre compte aisément en considérant
une tête de Chinois par le profil. La région occipitale
s’étend peu en arrière. Ces caractères se voient nettement
dans les têtes représentées par M. Dumoutier,
et nous les avons retrouvés dans plusieurs sujets qui
existent dans la collection anthropologique du Muséum
d’histoire naturelle de Paris.
Si nous comparons ces têtes de Chinois avec celles
des habitants des Philippines que nous avons décrites
(pl. AO, flg. 1-2 et 5 -6 ), les différences sont
bien palpables, et pourtant il y a une grande analogie
dans la forme g é n é ra le , dans le contour du coronal
observé par devant. La face, chez les Chinois, est
beaucoup plus allongée; le fro n t, vu de profil, est
moins oblique, ce qui donne nécessairement plus
d’ampleur à la partie antéro-supérieure de la tê te ;
les os maxillaires sont aussi sensiblement moins
avancés; de là un angle facial un peu plus ouvert.
Enfin, dans tous les cas, la partie postérieure de la
tête est un peu moins allongée.
De ces faits il résulte que la tête des Ch in o is,
très-analogue sous bien des rapports à celle des Malais,
en diffère d’une façon notable et se rapproche
d’autant du type européen. Mais lorsqu’on vient a
mettre en présence les crânes de Chinois et d’Européens,
c’est une différence bien autrement importante
qui se manifeste devant des yeux exercés â
ce genre d’étude. Un naturaliste de la Hollande,
M. Vander Hoeven , a déjà indiqué plusieurs diffé