races. C’est à peine si quelques Européens ont vu de
ces sauvages dans de rares circonstances à l’embouchure
des rivières. On peut dire qu’ils sont véritablement
inconnus sous le rapport anthropologique.
Suivant le voyageur anglais déjà c i t é , Ea rle , les
tribus de l’intérieur de Bornéo, qu’on assure différer
entre elles, doivent être regardées comme appartenant
au même peuple, bien qu’ils parlent différents dialectes.
Les individus qui vivent sur l’e a u , suivant le
rnêmenarrateur, sontd’unecouleurplus foncée queles
autres. Ils sont de taille moyenne, remarquablement
d ro its , ayant les membres bien arrondis ; leur force
musculaire peut être facilement appréciée, quand
on les voit porter des fardeaux considérables. Leurs
pieds sont courts et larges, avec les doigts un peu
tournés en dedans. Leur front est large et plat, et
leurs yeux, plus écartés que ceux des Européens, et
un peu obliques, paraissent plus longs qu ils ne sont
en ré a lité , par l’habitude qu’ont ces hommes de les
tenir à moitié fermés, par su i te , dit notre auteur,
d’une habitude indolente ; chose assez peu probable.
Leurs pommettes sont saillantes, mais leur face est
généralement pleine. Leurs traits ressemblent plus
à ceux des Cocbinchinois qu’à ceux de toute autre
nation à demi-civilisée des Indes orientales. Leurs
cheveux sont droits et noirs.
Les femmes ne sont pas précisément belles, mais
d’une physionomie intéressante {extremely interesting),
ajoute M. Earle.
Les Dayaks sont d’une nuance plus claire que les
Malais, et l’auteur auquel nous empruntons ces détails
les regarde comme supérieurs à ces derniers,
tout en trouvant qu’ils n’en diffèrent pas suffisamment
pour faire concevoir l’idée d’une autre race.
Ces naturels de Bornéo habitent des cases en roseaux
de bambou, établies sur des piliers ; ils cultivent
le riz et en font leur principale nourriture.
Les Kayans, que l’on regarde comme une tribu de
Dayaks, passent pour se loger sur des arbres et manger
de la chair crue.
Le docteur Leyden considère les Id a an s , qui sont
les naturels ou les Dayaks du nord de l’î l e , comme
étant vraiment la nation aborigène, et ce voyageur
mentionne les habitudes féroces et sauvages de ces
peuple s , qu’il n’est pas utile de rapporter ici.
De ces fa its , Prichard n ’hésite pas à classer les
Dayaks et toutes les tribus voisines parmi les Malayo-
Polynésiens.
Il est bon toutefois de faire remarquer que celte
conclusion, très simple , n’apprend absolument rien.
Sans doute il paraît évident, d’après les observations
incomplètes de Earle et de plusieurs autres voyageurs,
que les Dayaks, les Idaans, les Kayans, e tc ., e tc .,
c’est-à-dire les tribus sauvages de Bornéo, ressemblent
aux Malais, tout en présentant des différences très-
appréciables. Or c’est là un fait qu’il importerait de
connaître ; jusqu’où vont ces différences? Et ces différences
constatées, de quels peuples se rapprochent
particulièrement ces sauvages? Tout ceci demeure
jusqu’à présent complètement obscur.