» petit, est extrêmement perçant. A l’égard des autres
» races qui s’en rapprochent quelque peu par l’as-
» pect; la chevelure particulière des Australiens les
» en distinguera dans tous les cas. »
Ainsi voilà qui paraît bien établi. Les habitants de
la Nouvelle-Hollande, ou du moins ceux des côtes,
se ressemblent entre eux à un haut degré ; s’ils présentent
des différences appréciables suivant les ré gions,
elles sont légères et jusqu’ici elles ne sont pas
signalées. En même temps les Australiens semblent
ne pouvoir être confondus en aucun cas avec les
peuples d’alentour; la nature de leurs cheveux et
quelques particularités dans les traits du visage les
distingueraient toujours des Papous, dont ils s’éloignent
peu par la coloration de la p e a u , variable à
quelques égards suivant les localités, mais en général
plus noire d’après les divers récits des voyageurs.
Nous aurions été porté à priori à croire que les
naturels de la côte nord de la Nouvelle-Hollande devaient
ressembler plutôt aux hommes qui habitent
les rives opposées du détroit de Torrès, qu’aux Australiens
du Sud. Il paraît qu’il n ’en est rien.
Nous vîmes à la baie Rafles, dit le docteur Ja c quinot,
une vingtaine d ’hommes environ. Ils étaient
d’une stature médiocre, ayant les membres fort
grêles, le ventre gros et le buste peu développé;
leur couleur était d’un noir fuligineux assez intense.
Leurs cheveux divisés en gros flocons, sales, jaunis,
emmêlés, mais non laineux et ondulés comme ceux
des nègres, donnaient à leur tête une apparence
volumineuse. Leur barbe était assez longue sans être
touffue ; leur visage assez large présentait des arcades
sourcilières proéminentes, des pommettes saillantes,
la sclérotique d’un blanc brunâtre ; enfin, les lèvres
médiocrement grosses et proéminentes, la bouche
fort grande et les dents très-blanches.
D’après cette description, il est clair que les naturels
de la baie Rafles ressemblent plus à ceux de
Port-Jackson qu’aux Papous, que c’est le même
type g én é ra l, sans vouloir admettre cependant une
véritable identité comme le veut M. Jacquinot.
M. Dumoutier n ’a pris le moule d’aucun de ces
hommes vus à la baie Rafles, et il y a lieu de le
regre tte r; mais il a rapporté de cette localité deux
crânes pris dans des sépultures abandonné es , un
crâne d’homme et un crâne de femme. Dans le premie
r , aucune différence appréciable avec ce que
nous avons déjà va chez les antres Mélanésiens, et
notamment les Papous; mêmes rapports entre la
hauteur et l’épaisseur du c r â n e , entre la largeur et
la hauteur du coronal, même largeur et même saillie
des os maxillaires ; coronal affectant la même forme
pyramidale.
Dans le second, ou le crâne de femme, cette forme
est beaucoup moins prononcée ; mais que conclure
d’après un seul sujet dont l’origine laisse toujours
quelque incertitude ?
D’après l ’inspection de la tête d’homme d’Australie
et des têtes de Papous de l’île Toud, on est porté à con