Nous n’avons pas besoin de dire que l’expression
grimaçante des figures représentées tien t uniquement
au fait de l’empreinte. Les individus dont on
couvre le visage de plâtre contractent assez souvent
les muscles de la face par l’impression désagréable
que leur produit le contact de la substance employée
pour prendre le moule. Des renseignements
plus précis que ceux que nous possédons sur les in dividus
observés par M. Dumoutier nous eussent été
vraiment nécessaires ; mais en parlant du type indou,
ce n’est nullement l’histoire physique de cette race
que nous voulons faire; comme nous l’avons deja
dit , nous la mentionnons simplement à titre de
comparaison avec les peuples de l’Océanie.
On sait que l’État d’Orissa est habité par plusieurs
tribus sauvages différant à certains égards des In dous.
Nous ne pensons pas toutefois que ce soient des
hommes de ces trib u s dont les portraits se trouvent
dans notre atlas. Ces trib u s sauvages habitent p rin cipalement
les parties montagneuses; il faut voir à
ce sujet les écrits de Stirling ' et de plusieurs autres
auteurs et le résumé de Prichard L Trois crânes
d’Indous sont représentés dans notre atlas, l’un est
celui d’un homme des environs de Calcutta, i autre
d’un Sykb de l’État de Lahore, et le troisième celui
d’un homme de Arkat sur la côte orientale de l’Indoustan.
Nous pensons que ces crânes ont été fournis
par le Musée d’histoire naturelle de Batavia; nous
' Account o f Orissa.
- Physical History of mankind, 3' édit. t. IV, p. 176.
trouvons au moins cette indication, pour le premier,
dans le catalogue de M. Dumoutier. Ces trois sujets
diffèrent fort peu etre eux (pl. Al) ; vus par devant,
ils présentent, quant à la longueur de la face, à peu
près les mêmes proportions que les têtes de Chinois,
mais les os maxillaires ont plus de largeur, ce qui
rend la face moins effilée par le bas. Le coronal est
large, même vers le haut, cependant cette largeur
e st notablement moindre que dans les têtes d’Européens.
Le front est médiocrement rejeté en a rriè re ,
mais il l’est beaucoup plus que chez les Européens,
il l’est à peu près au même degré que chez les Chinois.
Les apophyses zygomatiques ne sont pas très-
saillantes. Les os maxillaires sont avancés si nous
les observons à côté de têtes d’Européens, mais ils le
sont fort peu comparativement à ce qui se voit dans
toutes les races de l’Océanie. Dans les sujets que
nous avons examinés, ils nous ont paru être sensiblement
moins avancés que chez les Chinois; mais ici
il ne s’agit plus que d’une nuance. L’allongement de
la région occipitale est au même degré que chez les
Chinois.
Quelques crânes d’Indons, rapportés par l’expédition
de la Bonite et qui font partie aujourd’hui de la
collection du Muséum d’histoire naturelle de Paris,
nous ont présenté les mêmes caractères généraux
que ceux de l’atlas de M. Dumoutier. Ainsi les In dous,
par les caractères craniologiques, ressemblent
â beaucoup d’égards aux Chinois, to u t en présentant
bien manifestement un autre type.
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