reste , comme d’horribles sauvages; ils tu en t leurs
p riso n n ie rs, e t ensuite les taillent en pièces pour les
dévorer. Dans certaines c irconstances, les Battas se
tato u en t les membres de figures d’animaux, et se
peignent le visage de diverses couleurs ; les Espagnols
les ont nommés Pintados, et il paraît que le nom de
Battas, dans la langue bissayenne des Philippines, a
la même signification. Ces Battas sont païens. Ils ont
un alphabet particulier, et l’on assure qu’ils ont
beaucoup de livres.
D’autres Sumatrais sont connus sous le nom de
Be jan gs, de Lampoungs et d’Atchis ou Atchinèses.
Les premiers, au rap p o rt de Marsdem, offrent im
spécimen avantageux de la population de Sumatra ;
ils habitent des villages, gouvernés par des magistrats
, sujets d’un roi de toute la contrée.
Les Lampoungs forment les tribus de la partie
méridionale de l’île. Ce so n t, de tous les Sumatrais,
au dire de l’auteur que nous venons de citer, ceux
qui ont le plus de ressemblance avec les Chinois,
particulièrement par leu r visage arrondi et la position
de leurs yeux. On les regarde comme le plus beau
type parmi les S um a tra is, et leurs femmes sont re gardées
comme des plus agréables.
Les Atchis ou Atchinèses occupant l’extrémité nord
de S um a tra , passent pour différer considérablement
de tous les autres habitants de l’île. Ils sont plus
vigoureux, d’une taille plus élevée e t d’une couleur
plus foncée. Ils sont mahométans, e t l’on a c ru voir
en eux les produits de mélanges entre des Battas, des
Malais et des Indiens mahométans du Dekban. Il est
presque inutile de dire qu’il n ’est nullement croyable
qu’il existe une nation entière de métis.
Dans l’in té rieu r de S um a tra , il y a encore d’antres
trib u s , désignées sous des noms particu liers,
mais moins connues encore que les préc éd en tes'.
Sur la côte occidentale de Sumatra, se trouvent
les îles Nassau ou Poggis ; s’il faut s’en rap p o rte r
pleinement à Crisp, voyageur a n g la is, les naturels
de ces îles constituent un peuple essentiellement
distinct des Sumatrais, et bien plus semblable aux
Polynésiens. Ces in su la ire s, d it-il, se fabriquent des
vêtements avec une écorce d’arbre, et les po rten t de
la même manière que ces derniers ; la pratique du
tatouage est générale parmi e u x , comme parmi les
Nouveaux-Zélandais. Les naturels des Poggis sont de
beaux hommes, d’une stature élevée, à peu près de
la même couleur que les Malais, c’est-à-dire d’un
b ru n clair ou cuivreux. D’après l’autorité de Leyden,
la langue de ces Poggis est très-analogue à celle des
Battas. Quelques-uns regardent ces insulaires comme
ayant habité toute la grande île avant l’invasion des
peuples venus du co n tin en t, en un mot comme étant
les aborigènes de Sumatra.
D’après ce qui précède, on voit combien il est difficile
, dans l’état a c tu e l, de se faire une idée nette
1 Voy. particulièrement pour les habitants de Sumatra les ouvrages
de Marsdem, Histoire de S uma tra ; Crawfurd, History of
the Indian Archipelago, et Leyden, Asiatic researches.