n’en forme que le quart environ. Dans la figure du
jeune natif de l’île Ao-Kena (^pL S, fig. i ) , il dépasse
cependant un tant soit peu cette proportion. Le nez,
mesuré dans sa plus grande largeur, d’une aile à
l’a u t r e , oiïre une dimension à peine inférieure à la
hauteur. L’oeil est p e ti t , ayant le quart de la largeur
du front. La bouche, comme chez les Européens, a
environ le tiers de la plus grande largeur de la face
avec les lèvres notablement plus épaisses. Les oreilles
paraissent petites relativement à la dimension de la
face, elles excèdent cependant un peu la hauteur du
nez.
Le cou est gros et court chez Ions ces insulaires.
M. Dumoutier a recueilli quelques crânes dans des
ossuaires abandonnés de l’île Mangareva; il a représenté
ceux d’un h om me , d’une femme et d’un enfant.
Tout d’abord nous reconnaissons ici ce type
polynésien qui va se reproduire devant nous en passant
d’archipel en archipel, en n’offrant que de légères
variations.
A ne considérer que la forme générale du crâne
chez les naturels des îles Gambier, comme de ceux des
îles Marquises, des îles de la Société, etc., comparée
à celle du crâne des Américains ; la t ê t e , vue par
devant, nous paraît plus pyramidale, les côtés de
l’os frontal étant plus abaissés. Le maxillaire supé-
'r ieu r nous semble plus avancé et un peu plus relevé
à l’extrémité. En effet, si nous mesurons chez ces
Polynésiens, de l’apophyse mastoïdienne à l’extré-
mité du maxillaire, nous obtenons une longueur su périeure
à celle comprise d’un bord externe à l’autre
des os jugaux ou unguis à leur insertion avec le coronal
; nous avons tro u v é , au co n tra ire , cette longueur
moindre chez les Américains. Nous prenons
cette mesure de l’écartement des os des pommettes
pour avoir un terme de comparaison qui nous a paru
peu variable suivant les races d’hommeso
Nous préférons de beaucoup ce mode à celui employé
par certains anthropologistes, le docteur Knox,
par exemple, et qui consiste à donner des mesures
en centimètres et en millimètres. En effet, chez
l’homme comme chez les animaux, la taille, considérée
comme c a ra c tè re , est ce qu’il y a de plus insignifiant;
ce sont les proportions des parties relativement
les unes aux autres qui seules ont une
signification. Pour se faire une idée nette de l’allongement
du maxillaire, il est préférable, selon n o u s ,
de mesurer depuis le bord antérieur du trou occipital
jusqu’à l’extrémité du maxillaire, plutôt que
de prendre cette mesure de côté depuis l’apophyse
mastoïdienne; mais ici une chose nous arrête souvent,
c’est l’absence de toute représentation de la
base des crânes dans l’atlas de M. Dumoutier. Il eût
suffi cependant d’un simple coup d’oeil jeté sur p lusieurs
des planches du bel ouvrage de Prichard % on
d’avoir connu les remarques si justes de M. Owen
pour comprendre toute l’importance de ces représen-
* Researches inlo the physical History o f mankind , h‘ edit.
^ Zoological Transactions , \ o \ . I.