IV
OCÉANIE.
M. Jacquinot admet pour cette partie du monde
trois grandes divisions, au point de vue anthropologique
: l’Australie, comprenant la Nouvelle-Hollande
et la Tasmanie; la Polynésie, comprenant
toutes les îles de l’Océan Pacifique, depuis l’Amérique
jusqu’aux Moluques, et la Malaisie, comprenant
les archipels des Moluques, de la Sonde et des
Philippines.
Nous commençons par les peuples de la Polynésie,
en prenant d’abord les plus rapprochés des côtes
d’Amérique, pour gagner de plus en plus vers
l’ouest, c’est-à-dire vers la Malaisie et l’Australie.
Tous les Polynésiens affectent une grande ressemblance
entre eux et diffèrent très-médiocrement par
leur aspect général des indigènes de l’Amérique;
telle est l’impression de la plupart des navigateurs.
Nous allons voir quelles données vont nous fournir
à cet égard les matériaux rapportés par M. Dumoutier.
Pour M. le docteur Jacquinot ’ , les Polynésiens ne
diffèrent pas sensiblement des Américains ; ils appartiennent
de même à Vespèce mongole, mais ils sont
indiqués comme formant la race polynésienne.
Pour Biumenbach, pour Desmoulins, pour le docteur
Pickering, Tun des derniers observateurs qui
aient écrit sur ces peuples, etc., ils appartiennent à
la race malaise.
Suivant le docteur Pickering, les Polynésiens ont
une couleur très-imiforme, toujours plus foncée que
celle des Mongols, qu’on pourrait dire d’un brun
rouge approchant la teinte de cuivre te rn i , les cheveux
très-touffus, n o ir s , droits ou ondulés, la barbe
assez longue et peu fournie.
Selon M. Ja cq u in o t, les Polynésiens sont d’une
couleur basanée, d’un jaune lavé de bistre, plus ou
moins foncé.
On voit que les impressions ne sont pas absolument
les mêmes chez les voyageurs.
On donne en outre comme caractères des Polynésiens,
des yeux noirs, droits, fendus, mais peu ouverts
; un nez lo n g , aquilin ou bosselé, avec des
narines larges, ouvertes, des pommettes assez larges,
ne faisant pas de saillie, et des lèvres plus épaisses
que chez les Européens.
A cela il est ajouté d’ordinaire , d’après Blumen-
bach , ces caractères tirés du crâne : le sommet de
la tète légèrement rétréci, le front un peu bombé,
Voy. Zoologie, t. II, p. 238.