ARCHIPEL SALOMON.
Bustes, pl. 6 et 7 et pl. 12, fig. ).
En se dirigeant des îles Viti vers l’ouest, on trouve
la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles-Hébrides, et
un peu plus au n o rd , l’île de Vanikoro visitée par
la première expédition de l'Astrolabe. Ces archipels,
de même que la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-
Irlande, non loin des côtes orientales de la Nouvelle-
Guinée, n’ont pas été explorés par nos voyageurs.
C’est donc encore dans les écrits de Cook, de
d’Urville, de Quoy et Gaimard, etc., qu’il faut chercher
ce qui a été observé sur les habitants de ces
îles nombreuses. Tous ces insulaires ressemblent par
la couleur aux naturels de Viti et de la Nouvelle-
Guinée; mais jusqu’à présent il serait difficile de préciser
l’exacte ressemblance existant entre ces divers
peuples.
L’expédition de Dumont-d’Urville a côtoyé les îles
Salomon. M. Dumontier a réussi à se procurer l’empreinte
du visage de plusieurs individus venus dans
leurs pirogues à bord des corvettes l'Astrolabe et la
Zélée; ma is , comme il n’a pu se procurer de c râ n e s ,
nous n ’avons que bien peu de chose à dire de ces
insulaires encore si imparfaitement connus. Cinq
habitants de l’île Isabelle se trouvent représentés
dans notre atlas : ce sont des hommes jeunes, ayant
tous les cinq le même aspect, la même forme de
visage. Chez ces insulaires, la face est courte, le
front très-fuyant, les lèvres saillantes, les pommettes
élargies, les yeux petits, le nez moins aplati, moins
épaté que chez la plupart des nègres océaniens, si
l’on en excepte toutefois celui du jeune individu
représenté sur la pl. 12.
Ces hommes ont fort peu de barbe au menton ; la
lèvre supérieure en est à peu près dépourvue.
Nous éprouvons un embarras pour comparer ces
Mélanésiens aux habitants des îles Viti, à cause de
la grande différence d’âge des individus représentés.
Les Vitiens nous semblent avoir une figure plus in telligente
, les Salomoniens le front moins développé
et la bouche moins grande. Nous serions surpris
qu il n ’existât pas de différence parfaitement appréciable
entre les deux peuples; mais encore ici les
matériaux que nous avons sous les yeux sont d’une
insuffisance trop réelle pour qu’il soit permis de se
prononcer.
D’après les récits des voyageurs, les insulaires de
l’archipel Salomon ne seraient pas très-noirs; Labil-
lardière les compare surtout aux habitants de l’île
Nitendi ou Santa-Cruz, dont d’Urville a donné une
description.
M. Jacquinot décrit les naturels de l’île Isabelle,
qui venaient en grand nombre dans leurs pirogues
autour des corvettes l'Astrolabe et la Zélée, comme
des hommes de petite ta i l le , bien conformés du
r e s te , ayant les pieds gros et larges, la peau d’une
Anthropologie. 7