A cela il faut ajouter que lorsque plusieurs races
d’hommes habitent un même pays, les mélanges
sont encore rares ; presque toujours il existe des r é pugnances
, qui suffiraient déjà^ à montrer que
l’instinct de race est inné au coeur de l’homme.
Les juifs disséminés en Europe, en Orient, se sont à
peine mêlés aux peuples parmi lesquels ils vivent,
et ce serait bien à tort qu’on attribuerait à la r e ligion
de cette nation la fâcheuse antipathie qu’elle
inspire. Dans la Scandinavie, on observe deux types
bien distincts, l’un à cheveux blonds, à visage ova-
la i r e , l’autre à visage plutôt arrondi et à cheveux
noirs, paraissant descendre des anciens Cinibres.
Les Danois et les Suédois nous assurent que les deux
races se sont à peine mélangées.
Les Ottomans et les Grecs se sont-ils confondus ?
On présentera comme obstacle la différence des religions
, c’en est une immense assurément ; mais ces
peuples eussent-ils la même foi, que le peuple conquis
et le peuple conquérant ne seraient sans doute
pas beaucoup plus confondus. Si la colonie française
de l’Afrique se p e rp é tu e , on verra également, dans
les siècles fu tu rs , deux races d’hommes vivant sur le
même sol, comme cela a déjà lieu dans l’Inde. Dans
les pays où la noblesse est vraiment acceptée, où elle
constitue bien réellement une caste à part ; c’est ordinairement
parce qu’elle est venue du dehors. Ge
serait une étude curieuse à faire que celle des habitants
de l’Angleterre, comparés dans leurs positions
sociales. Dans cette noblesse, paraissant, en partie, se
distinguer de la masse de la nation , on reconnaîtrait
surtoutbien probablement la descendance des familles
venues à la suite de Guillaume le Gonquérant, ayant
conservé les traits et les caractères de leurs pères.
Il semble, en toutes circonstances, qu’un obstacle
dont le siège se trouve dans la répugnance des hommes
à s’unir avec des individus d’autres races, a empêché
l’entière confusion des peuples qui se trouvaient
en contact. Or, un instinct, un sentiment naturel de
cet ordre, doit être pris ici en sérieuse considération.
En admettant même que cette répugnance des familles
pour s’allier à des familles de races très-appa-
rentées soit médiocre, on ne saurait nier qu’elle ne
devienne immense s’il s’agit d’union entre des individus
de races fort différentes, ce qui vraisemblablement
n’existerait pas si tous les hommes descendaient
d’une même souche.
Longtemps on a cru que l’un des caractères séparant
les espèces les plus voisines se trouvait dans
l’impossibilité, pour ces espèces, de produire entre
e lles, ou de produire autre chose que des métis inféconds.
Aujourd’h u i , ceci ne saurait être admis
comme l’expression de la vérité.
Les espèces d’animaux appartenant aux mêmes
genres naturels dans les limites acceptées par la plupart
des zoologistes, ne produisent pas entre elles.
Dans les genres dont les espèces sont extrêmement
voisines et pourtant bien distinc tes, il y a produc -
tion; mais production ordinairement d’individus in-
•Antliropologip. •!