Prichard trouve que, d’après les faits rapportés sur
les Dayaks, ils paraissent former une trib u offrant le
type des nations indo-chinoises. Il est inutile de dire
que des termes aussi vagues sont complètement in signifiants
en anthropologie.
Une autre question doit être posée. Les Dayaks
sont-ils réellement les au to ch th o n e s, les véritables
aborigènes de Bornéo? Ne sont-ils pas les descendants
de quelques colonies venues du co n tin en t, des
côtes de Cochinchine, par exemple, comme il est
permis de le supposer, d’après ce caractère de l’obliquité
des yeux signalé par Earle? Bien des conjectures
peuvent être formulées sans qu’il soit possible,
dans l’état a c tu e l, de trouver une solution satisfaisante.
Néanmoins, on est amené à croire sérieusement
que les Dayaks ne sont pas les véritables indigènes
de Bornéo, par ce fait que l’in térieu r de l’île
e s t, assure-t-on, peuplé d’hommes de race n o ire ,
c’est-à-dire plus ou moins analogue aux Papous.
M. Earle rapporte lui-même que les Dayaks affirment
qu’une partie de l’in té rieu r du pays est habitée par
une nation à cheveux laineux. Dans un nouveau
voyage, l’explorateur a n g la is, d’après les renseignements
qu’il o b tin t, c ru t pouvoir en conclure que
l’in té rieu r de Bornéo, au moins en p a rtie , était
occupé par des Papous. Il ajoute en co re, comme
preuve venant à l’ap p u i, le récit suivant : « En 1833
» un navire anglais s’étant perdu sur la côte orientale
» de Bornéo, une partie de l’équipage fut retenue pen-
» dant quelques mois dans l’in té rieu r de l’île. Parmi
» les naturels qui vinrent voir les étrangers se trouva
» un groupe d’hommes devant être de véritables Pa-
» p o u s , d’après la description qui en a été donnée
» par le capilaine Brownring, le commandant du
» navire naufragé. » Or l’in té rieu r de Bornéo é tant
peuplé d’hommes appartenant aux races mélanésiennes
, on est porté à regarder ceux-ci comme les
aborigènesetàconsidérerlesDayaks, qui sont groupés
dans des parties plus voisines du litto r a l, comme les
descendants de tribus venues du dehors; car il est
peu supposable que l’île ait été occupée dès l ’origine
par deux races d’hommes aussi différentes que les
Malais et les Papous. L’anthropologie de Bornéo reste
à faire tout entière.
Java. Au sud de Bornéo, s’étend l’île de Java. Sa
population, décrite depuis longtemps dans un grand
nombre de relations de voyages, ap partient au type
malais et ne diffère pas sensiblement de celle de Sumatra
et de Célèbes. Suivant le capitaine Bafles, on
doit a ttrib u e r à ces peuples une communauté d’origine.
Le célèbre navigateur trouve aussi qu’il y a une
ressemblance des plus grandes entre les Javanais et
les Siamois, et les autres nations de la péninsule
indo-chinoise. Ici encore nous ferons remarq u er
combien il faut se défier des assertions des voyageurs
à l’égard des ressemblances et des différences anthropologiques.
D’après les u n s, les nations de toute
rindo-Chine et de la Malaisie sont à peu près pareilles.
D’après les a u tr e s , en moins grand nombre,
Anthropologie. 1 2