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lations au point de vue des caractères anthropologiques.
Maintenant, pour en revenir à nos distinctions
entre les Polynésiens en général et les Américains,
et surtout les habitants de rarchipel Dangereux ou
Pomotou , le plus rapproché du continent améric
a in , nous ajouterons que le maxillaire inférieur,
dans tous les cas à peu près, nous a paru plus
large; cette différence, en rapport d’ailleurs avec la
saillie plus considérable du maxillaire supérieur,
nous semble surtout bien appréciable quand on considère
les crânes de proül. Enfin , nous croyons aussi
que d’ordiimire l’apophyse zygomatique est plus saillante
chez les Polynésiens que chez les Américains.
Ainsi, tout en admettant, avec la majorité des observateurs,
une grande analogie entre les peuples de
la Polynésie et ceux de l’Amérique, nous pensons
qu’il existe entre eux des caractères distinctifs, des
caractères appréciables dans la forme du crâne.
En comparant les têtes des habitants des îles
Gambier à ceux des Marquises et de T a ï ti , nous ne
saisissons aucune différence marquée; mais il est
nécessaire de dire que nous n ’avons presque rien vu
des naturels de l’archipel Pomotou : seulement cette
ressemblance nous paraît frappante d’après les crânes
représentés dans l’atlas de M. Dumoutier. Nous trouvons
chez l’insulaire de Gambier les mêmes proportions
entre la hauteur du crâne et son épaisseur
d’avant en arrière, les mêmes rapports entre la largeur
et la hauteur du coronal, exactement le même
a n t h r o p o l o g i e . 6 9
développement des os m axillaires, etc. Tous ces faits
nous autorisent donc à voir, avec les navigateurs, les
mêmes hommes aux îles Gambier qu’aux îles Marquises.
Dans l’archipel Pomotou, l’expédition du capitaine
Dumont d’Urville n’a visité que les îles Gambier
ou Mangareva ; nous n ’avons donc eu de ce côté
aucun renseignement à l’égard des naturels des îles
situées plus au nord , mais d’après les observations
des navigateurs, tous ces insulaires auraient les
mêmes caractères physiques, les mêmes habitudes,
etc. \
Ges insulaires, au rapport des premiers navigateurs
, étaient anthropophages; les missionnaires
sont parvenus à adoucir leurs moeurs e t, comme ii
T a ï t i , à apprendre à lire et à écrire à un certain
nombre d’entre eux. Ce commencement d’instruction
ne paraît pas, plus qu’ailleurs, avoir beaucoup
servi au développement de leur intelligence.
Les Mangaréviens vivent particulièrement de fruits,
quelque peu de poisson ou de volaille, fabriquent
simplement quelques armes grossières, comme des
casse-têtes et des lances de bois terminées par des
arêtes de poissons. Entourés de tous côtés par la mer,
ces hommes ont à peine les moyens de naviguer ; tout
ce (¡u’ils savent faire dans ce b u t, c’est de creuser
qiiehpies troncs d’arbres plus ou moins en forme de
’ Voyez, outre lea descripüoiia données dans les Voyages do Cook,
de Byroü, cto., Pickeniig’s ï7/,c races of man, Jac(|uiiiot, Voy. au
Pôle sud , t. I I , p. 246, etc,