vue d’hommes n o irs, il est facile de s’assurer que
c’est la couleur qui frappe d’abord; l’examen des
formes ne vient qu’ensuite. Tel ou tel voyageur,
après avoir visité un peuple de race n o ire, et se
trouvant en présence d’une au tre nation apparten
an t à une race distincte mais à peu près de la même
co u le u r, est porté à ne pas établir de distinction ;
tandis qu’il eût dirigé de suite son attention sur les
formes, si elle n’avait été attirée par cette nuance
peu agréable aux yeux des Européens et eût saisi
des caractères qui lui ont échappé en cette circonstance.
Les Papous en général sont à l’un des derniers degrés
dans les civilisations h um a in e s, comme ils le
sont par leurs caractères anthropologiques; pourta
n t des différences importantes existent en tre eux
à ces différents points de vue. Elles ne peuvent pas
être pour la p lupart nettement définies dans l’état actuel
de nos connaissances anthropologiques, mais
quelques-unes néanmoins ne sont pas douteuses. Les
natu re ls des îles Viti sont regardés comme les plus
beaux de tous les noirs océaniens; leu r crâne aussi
indique une supériorité relative, comparé à celui des
autres noirs océaniens. Leur industrie aussi est plus
développée que sur la p lupart des autres points de
rOcéan pacifique.
Les naturels de l’archipel Salomon en diffèrent
certainement à quelques égards ; leur couleur aussi
est moins n o ir e , mais quant à présent il est difiicile
de se former une idée nette de l’importance de ces
différences e t de déterminer s’il n’y a entre les Vitiens
et les Salomoniens que de ces légères dissemblances
ordinaires de peuple à p eu p le, ou s’il y a entre ces
nations des caractères plus p ro n o n cé s, comme nous
le supposons volontiers, d’après les matériaux peu
nombreux que nous avons examinés.
Les naturels de la Nouvelle-Calédonie, de la Nouvelle
Bretagne , de la Nouvelle-Irlande, e t c ., sont
demeurés trop imparfaitement connus pour songer à
déterminer exactement leu r ressemblance avec les
autres noirs océaniens. On sait qu’ils offrent les caractères
généraux du type papou ; il serait difficile
d’en dire davantage.
Les naturels de la Nouvelle-Guinée ou les véritables
P ap o u s, à raison de leu r nombre e t de l’étendue
de la te rre qu’ils habitent, devront toujours être
pris p our point de départ dans l’étude des noirs
océaniens. Ainsi que nous l’avons exposé précédemm
en t, les différences qui existent en tre eux et les
Vitiens sont sans doute assez lég è re s, mais certainement
bien appréciables.
Les habitants des îles to u t à fait voisines de la
Nouvelle-Guinée semblent se confondre avec ceux
de la grande île ; tels sont ceux de Waigiou, des îles
Arrows, etc.
Enfin, resten t encore ces noirs de l’in té rieu r des
Moluques, des P h ilip p in e s, des îles de la Sonde, qui
passent pour très-semblables aux Papous de la Nouvelle
Guinée, sans qu’il soit possible aujourd’hui de
préciser ju sq u ’où va la similitude.