voyages comme plus industrieux que leurs voisins.
Reste à savoir si une plus grande perfection dans les
objets qu’ils fabriquent indique réellement d’une manière
générale qu’un Yilien est plus intelligent qu un
Taïtien ou un Hawaïen.
En comparant les crânes des Vitiens et des Mélanésiens
aux nègres de l’Afrique , on remarque
plus d’un point de ressemblance; mais chez les
nègres, la dépression du front paraît encore plus
prononcé e , et ce qui est plus manifeste encore ,
c’est l’étendue de la boîte crânienne mesurée de la
partie la plus saillante du coronal à la suture de l’occipital
; enfin, ce qui nous semble encore assez apparent
, c’est une moindre largeur du frontal. Or si
les noirs de l’Océanie ont une certaine ressemblance
avec les nègres de l’Afrique, ils en diffèrent néanmoins
à beaucoup d’égards.
La plupart des navigateurs qui ont parcouru l’océan
Pacifique témoignent de la surprise qu’ils ont
éprouvée en voyant deux peuples aussi voisins et
aussi différents que les Tongans et les Vitiens. Ces
derniers sont anthropophages. D’après la relation du
Voyage d’exploration des États-Unis % ils forment
la race la plus barbare et la plus sauvage qui existe
maintenant sur le globe.
Les Vitiens passent pour avoir beaucoup de mobilité
dans l’expression du visage , et pour être toujours
en mouvement. On assure qu’ils sont extrê-
Harrutive of the. Exploring voyage o f the United States.
mement cruels, qu’ils ont pour habitude d’étrangler
ou de brûler vifs leurs parents lorsqu’ils deviennent
âgés, afin, soi-disant, de leur éviter les souffrances
de la vieillesse. Les individus malades sont de même
tués impitoyablement. Le capitaine Wilkes affirme
que les missionnaires lui ont dit n ’avoir vu, pendant
tout le temps de leur résidence, qu’une seule mort
naturelle ; tous les gens âgés ou malades avaient péri
étranglés ou brûlés vifs.
D’un autre côté, les Vitiens sont regardés comme
beaucoup plus industrieux que les Polynésiens. «Nous
nous sommes aperçus, dit M. Pickering, que ce peuple
était en possession de presque tout ce qui est connu
des Polynésiens et de plusieurs autres choses. Tous
les résidents, ajoute-t-il, s’accordent à regarder les
Vitiens comme un peuple bien plus ingénieux que
les Polynésiens. Ils sont pins raffinés dans leur économie
domestique, sont meilleurs cultivateurs, plus
intelligents dans raménagement de leurs canots.
C’est le seul peuple, dit encore le même voyageur, de
tous ceux classés comme sauvages par les Européens,
que j ’aie vu manifester du goût pour les beaux-arts. »
Les Vitiens surpassent aussi les Polynésiens de
Test pour la construction de leurs habitations. Leurs
demeures sont des cases convenablement faites , agglomérées,
formant des villages entourés de murailles
de pierre, où les passages sont extrêmement étroits.
Malgré les relations fréquentes entre les Vitiens
et les Tongans, tous les observateurs s’accordent à
dire que les mélanges sont extrêmement rares.