militent en faveur de cette opinion, opinion bien
évidemment partagée par un plus grand nombre de
naturalistes qu’on n’est porté à le supposer.
Voyons, que dit P r ic b a rd , le célèbre auteur des
Recherches sur l'histoire physique de l'homme : « Que
» toutes les parties du monde aient eu dans 1 origine
,, leurs autochthones ou habitants indigènes adaptés
» aux circonstances physiques de chaque c lima t,
» c’est la conjecture que toute personne qui s’est
» vouée aux spéculations relatives à ce sujet sera por-
» lée à adopter d’abord. Plusieurs raisons probables
» militent pour eux en faveur de cette opinion. De là
). sa prédominance parmi les anciens, bien que diffé-
,) rant de leurs traditions mythologiques ; et de là
» aussi l’acquiescement volontaire accordé à la même
» hypothèse par plusieurs naturalistes et écrivains
» spéculatifs des temps modernes.
» On a souvent observé que n ’importe où l’esprit
» entreprenant des navigateurs les a poussés vers des
» terres jusque-là inconnues, qu’ils ont trouvé pres-
» que invariablement ces contrées, même les plus
» éloignées et de l’accès le plus difficile, pourvues
» d’habitants. Les naturels de régions isolées étaient,
» pour la p lu p a r t, des peuples barbares ; étrangers
). dans plusieurs cas à l’art de la navigation, même
» avec de petits canots. 11 est difficile de s’imaginer
» par quels moyens les sauvages habitants de ces
,, lieux écartés auraient pu s’y transporter d’autres
,, points du monde. On a trouvé que les nations qui
» ont été découvertes ainsi séparées du reste du genre
» humain n’avaient aucune tradition de leur arrivée;
» dans plusieurs cas, elles s’imaginaient être les
» seuls êtres humains et ont témoigné une grande
» surprise en voyant s’être trompées à cet égard L »
Quel a été le point de départ de cette croyance,
que tous les hommes peuplant le globe descendaient
de la même souche, et s’étaient successivement ré pandus
sur la terre entière? la Bible. Par cela seul,
beaucoup d’écrivains ont pensé devoir prendre à la
lettre cette assertion , ne croyant pas même pouvoir
la discuter. Nous qui ne songeons qu’à reconnaître
la vérité, frappé de l’impossibilité de comprendre
les faits, lorsqu’on regarde tous les peuples comme
sortis de la même souche, nous sommes porté à
croire que les paroles de la Genèse ne s’appliquent
qu’au peuple d’Israel, comme le pense aussi M. Agas-
siez, disant : a Si par l’unité de ra c e s , on n’a entendu
• rien de p lu s , que tout le genre humain était doué
» d’une nature commune, intellectuelle et physique,
» dérivée du créateur de tous les hommes; qu’il était
» placé sous la même règle morale de l’univers, et
» engagé par les mêmes relations avec la divinité, je
» me rangerai alors du côté de ceux qui maintien-
» nent l’unité des races. C’est une tout autre ques-
» tion que les races humaines soient descendues de
» différentes souches, et je regarde ce fait comme
» entièrement prouvé p a r ia révélation divine. L’bis-
» toire du peuple juif était l’iiistoire , non pas de di-
' -I.-C. Prichard, Researches inlo Ihc physical Hislory of munhind,
4' édit., t. I, p. o et 4.