mots imitatifs, une certaine uniformité qui a semblé
encore une preuve de l’unité spécifique de 1 homme.
Ou a souvent cité, à cet égard, les rapprochements
faits par Klaproth ^ et nous pourrions citer aussi ceux
de l’abbé Latouche " et de beaucoup d’autres.
Ceci néanmoins nous semble prouver une seule
chose : les organes de la voix étant à peu près semblables
chez tous les homme s, les mêmes sons tendent
souvent à se produire ; mais avec cela il faut
arrêter son attention sur cette préférence pour les
sons rudes ou les sons doux, les sons gutturaux ou
les sons labiaux, qui se montre chez les peuples.
Certaines prononciations si agréables pour les uns
sont détestables pour les autres. De là on peut induiie
que les perceptions auditives, de même que les organes
de la voix diffèrent, ne sont pas absolument
identiques chez tous les hommes. Le fait étant démontré
, nouvelle preuve en faveur de la diversité du
genre humain. ^
Nous avons lu dans un grand nombre de livres
traitant des races humaines, que se refuser à admettre
la communauté de souche pour les habitants
du monde entier était antipliilosopbique. Suivant de
prétendus philosophes, ce serait amoindrir la grandeur
de la création.
Ceci commençant à sortir du domaine de la
science, nous voulons à peine nous y arrêter. Pourquoi
le Créateur, ayant peuplé la terre entière de vé-
' De Cunité des Langues.
Écho du Panorama des Langues (1836-1837).
gétaux et d’animaiix, aurait-il agi plus petitement en
mettant l’homme dans un coin de cette terre et laissant
à ses descendants le soin de se disperser, au lieu
de la peupler également? Est-ce très-philosophique
de supposer que les hommes ont dû forcément se répandre
p a r to u t , lorsque l’instinct attache chacun si
puissamment à son pays?
Quand bien même il pourrait sembler à notre esprit
qu’un mode de création eût été supérieur à un
autre, serait-il d’un homme sensé de s’attacher sérieusement
à une semblable idée? Comprenons-nous
qu’il soit pour le mieux que des pays soient glacés,
d’autres brûlants? Ne nous paraît-il pas qu’il serait
infiniment préférable d’avoir partout une température
égale et douce? Pouvons-nous trouver pour le
mieux que l’homme ne puisse passer son existence
sur la terre sans souffrir plus ou moins ?
Mais il faut s’arrêter ; on pourrait continuer longtemps
ainsi. Tout c ela, à nos yeux, prouve une seule
chose : qu’il est permis à l’homme de rechercher et
de constater les faits, nullement de discuter avec
l’esprit qui a déterminé les lois du monde.
On a dit encore : Regarder certaines races d’hommes
comme inférieures à d’a u tre s , comme dérivant
de souches distinctes, n’est-ce pas donner aux abus
de la force qui réduisent des hommes en servitude,
en esclavage, une sorte de légitimité?
Nous répondrons que rien n ’est moins exact. Voir
dans les nègres un type particulier, ou les représentants
dégradés de notre espèce, ne change rien au fond