a signalé le même r a p p o r t , en constatant certaines
différences entre les habitants des diverses îles du
groupe. Il décrit les naturels de Lougounor, comme
étant d’une assez haute s ta tu re , ayant le visage
p l a t , le nez aplati par le haut et relevé par le bout,
les lèvres épaisses, les yeux grands et n o i r s , la barbe
chez quelques-uns passablement longue, mais ra re ,
les cheveux noirs, longs et épais, un peu crépus.
Les naturels de l’île Ualan, située plus au nord,
sont distingués par quelques caractères et une contenance
particulière.
Les habitants de la grande île Pouynipè te , placée
à l’ouest de l’île Ua lan, sont regardés au contraire
par le capitaine Lutké comme étant plutôt de la race
des Papous L
M. Dumontier nous a rapporté les moules de trois
Carolins, appartenant au groupe Lougonor ou Nou-
gonor: ce sont des hommes jeunes, de vingt à vingt-
cinq ans. On trouve une grande analogie entre eux et
les Polynésiens que nous avons déjà examinés ; cependant
ils nous paraissent avoir plus de ressemblance
avec les Tagales ou habitants des Philippines. Ce
sont des physionomies plus intelligentes que celles
des Polynésiens de l’Est, des têtes plus rondes, des
fronts plus développés. Ces Carolins ont la face
co u rte , massive, les yeux petits, le nez élargi, un
peu é p a té , beaucoup plus court que chez les Européens
, mais sensiblement plus long que chez les
* Voyez Lutké, Voyage autour du Monde, t. II, p. 25, etc.
Samoans et les Hawaïens ; les lèvres épaisses, saillantes
, et un peu de barbe au menton.
Nous n’avons pu examiner aucun crâne de Carolins;
nous ne pouvons donc espérer jeter aucune lumière
sur le type principal des habitants de ce grand
archipel qui s’étend à l’est des Philippines; néanmoins
les têtes moulées par M. Dumoutier nous font
penser que ces insulaires sont bien distincts des
Polynésiens orientaux, et plus voisins même des Tagales
: c’est donc l’opinion de Lesson qui nous paraît
approcher le plus de la vérité parmi les diverses
opinions émises par les navigateurs.
Cependant les îles Carolines sont si multipliées
sur une étendue considérable de l’ouest à l’e s t , les
descriptions des voyageurs sont si variables, suivant
qu’elles s’appliquent aux habitants d’une île ou d’une
autre, que nous croyons que les naturels de l’archipel
sont loin d’être tous identiques. La position des Carolines
, entre des terres peuplées d’hommes de races
très - différentes, permet de comprendre cette absence
d’homogénéité.
Les officiers de l’expédition de l'Astrolabe et de
la Zélée n’ont pu juger de l’aspect des Carolins que
par un certain nombre d’hommes venus dans leurs
pirogues en longeant l’île de Nougonor. Tous les
observateurs de l’expédition, le docteur Jacquinot,
MM. Dubouzet, Marescot, de Montravel, reconnaissent
en eux le type polynésien, tout en s’accordant
à leur trouver une physionomie plus belle que chez
les autres insulaires, et suivant M. Dubouzet, «un